
à un Philofophe digne d’avoir été élevé à la même école que P y-
thagore , Sc dont les maximes étoient fî oppofées à Pidolâ-triev
que lorfqu’on fit par la fuite la découverte dre fes- Ouvrages
perdus depuis long-tems , le Sénat les condamna au feu
comme étant trop oppofës à» la? religion du moment ; mais il
c’eft un homme auquel Numa a fait élever des Autels ; fi c’èfl
un homme qu’il a donné aux Romains pour leur divinité fupre-
me, en quoiétoio-il oppofé au fyflême idolatrique de Rome-?
.OuTHiftoire de Numa eft faufle , 6c alors que devient celle
de Romulus lui-même; ou ce Sage fut convaincu queRomulus-
étoit un perfonnagé allégorique qui défignoit le Dkü-Soleil.
Auffi lui donne-t-il un nom afiorti à ces idées ; celui de Qül-
rinüs^ ÔTil l’accompagne de l’épithéte/^«; le Fere-Quiriijusr;.
comme on dit Ju-Fiter, lePere-Iou : mais le "mot de Quifinès
eft compofé du mot in qui défîgne te Solèit, 6t de C^ÙIR,
e e ir , qui fignifie Ville: créft donc mot-à-mot » le flambeau dé
» la Ville ».
C’èft'par cette mêhnie raifon' qu’on n’a pas ofé faire fuccéder
Numa immédiatement à Romulus : on met entr eux lin Inters
valle : on dit que Numa fut élu dans un tems où les Romains
dénués dé Rois, étoîënt plongés dans des dîlenfions civiles, que
ce Prince eut lè Bonheur dé terminer , 6c de mettre par-la tout te
Peuple dtaccord comme un infiniment dé mùfiquey enjorte que fous lès
Citoyens n eurent plus £ autres vues que le bien public ; éxpreflîorîs fù-
blimes, dignes d’un Sage, ôc que la raifon là plus févere ne défa-
Vftucroit pas.
TŸ.
Les Anciens nlètaientpas affûtés que Romulus eût fondé Rome,
Tout Peuplé , toute Ville , étoiént fuppofès porter le nom
dé fleur Fondateur ; ainfi Troie avolt été bâtie par Tros , Taren-
te par Taras, ôcc. Les Italiens dêfcendoient d’Italus, les Siciliens
de Siculus , les Latins de Latinus, les Tyrrhéniens de Tyrrhenusy
8£e. 6c afin de rendre ces origines plus vraîfèmblables , chaque
ville ne mariquolt pas d’accompagner le nom de fon prétendu
Fondateur de qlielqu’hiftoire faîte â pfâifîr , qu’on prenoit dans
la fuite des tèms pour des vérités fnconteftableà^
4 Ç’eft par une fuite de ce tour d’ëfprit que Rome dut nécef*
fkirement avoir pour Fondateur' un' Prince nommé Romulus lou
Kemus y ou une Princefle nommée Roma. Quant à l’époque où'
- Bsff&oient vécu 5c à leur origine, on varioit à l’infini, preuve
qu'iLh’yayoir rie’n d’hiftoriquedans cettre tradition. E>enys d’,Ha-
Hcarhafle , Feffcus', Plutarque ont réuni là-defïus une multitude
d’opinions que nous allons mettre fous les yeux de nos Lecteurs
, afin qu’ils voyent quel fond .on peut faire fur cette prétendue,
vérité que Romulus fut le Fondateur ôc le premier Roi de
Rome.
Le première côs Auteurs écriVoit cependant au tems d’Au-
guftë-, 6c FestüS-éleva1 les petits-fils de cet Empereur 5. mais*
puifqi/îls ne craignirent" pas de raflcmbler toutes les traditions
oppofées à celles-là , quoiqu’ils füflent le fbible qu’âvoit cette'
Maifon dé fe faire défeendre du fils même d’Enée, 8c par eonfé-
quent de Vénus; d’être ainfi la Famîlle^la plus augtifte entre*
toute les Familles RomaihesH; puifqûe malgré des motifs très-
preflànspour eux, ces Hiftoriens n’ont pas cru devoir manquer'
à ce qu’exîgeoit d’eux là fidélité de l’Htftoîre J n’aurions-nous'
pas tort d’être plus" circonlpeds \ Voici le récit de Denys. (1 )'