
Juillet 1565 i onia retira de terre du milieu 3 *s ruines qui font
au-delîous. du Capitole p£s-de l’Arc de Sévere, Gomme une
partie'de l’Infcriptionétoit effacée, & le relie en un langage
barbare, divers Savanss’exercerent à la déchiffrer. PierreGlAO
conius en remplit les lacunes avec beaucoup d’habileté,
La langue Latine y paroîc avec toute fon âpreté primitive
: on fëroit même tenté de croire que bien loin de fe per-
fe&ionner pendant les deux fiécles écoulés pre*%U*en entieb depuis
les XII Tables .»elle avoit peut-être perdu : ç’eft du moins
la même Orthographe, la même incorrection , la meme dureté.
On v voit C répondant conftamment au G.
LtÇlONKS , MACJSTRdTOS ,
' Magijlratus, CartUginienfes.
Exfociont , pour efifùgerunt.
N avebqs pour navibus. '
Mario pour mari.
CARJACiiriENSis pour Ltgimes ,
C easeis/>o»r claATes.
Poenigas pour pumeas.
Poplon pour populurn.
V.
T o m b e a u de Sdpipn Batbatu*.
Le dernier Monument à citer dé ces fiécles barbares eft TTnf-
cription gravée fur le Tombeau de Scipion Barbatus qui mourut
en 494, l’année après celle oh Duilius remporta la yi&oïrc,
dont nous venons de parier > mais nous avons déjà fait ufage
de ce monument dans nos Origines du Langage & de l’Ecriturel.
nous terminerons donc ici ce qui regarde cette longue époque
de la langue Latine, pendant laquelle elle conferva toute l’âpreté
des anciennes Langues d’Italie , & qui eft commune à toute
Langue qui n’a pas été polie par des Ecrivains de génie & de
goût ? éclairés eux-mêmes par le feu & par la beauté des mode;
les qu’ils puifent dans la Nature ôc dans dès Langues déjà perfectionnées
par d’autres Ecrivains.
Mais avant de paffet k cette époque ou la langue Latine
commença à fortjr de fes langes , à fecouer fa barbarie , à rechercher
les moyens de s’épurer, jettons un coup d’oeil fur Ion
Orthographe pendant ces cinq premiers fiécles, telle par fa forme
que prefquetous les mots en font dénaturés Sc méconnoiffàbles.
La langue,. Latine , à cette, première époque , différa prodi-
gîeufemênt de ce qu’elle fut dans fes beaux teins, fait à l’égard
des mots communs à ces diverfes époques, fpic à l’égard des mots
particuliers à chacune.
A l’égaid dçs mhts commijtts a toutes,Jls différèrent en Or-
thographej, en genres , en cas, en conjugaifons, précifément
dans tout ce en quoi peut varier une Langue qui fait ufage des
cas.
V I .
Orthographe, g
Dans ces premiers tems, on employa une Orthographe fort
différente de celle qui eut cours dans la fuite.
19. Les voyelles d’un même mot étoient fouvenc très-différentes
j ainfi , on écrtvoit :
S ri, diveis, ce qu’on écrivit enlùitc f i , diyis ; ci pour i , leiber. |
Ole pour ille.
E pour O : helus , helera, tenus, hsmo t Apello , changés en&ite en
élus , olcra , bonus ,/iomo, ApoUo , changement qui les éloigha
beaucoup d* leur primitif,
1 pour e -, fuhnin , enfaice fulmen.
O pour c, vorlùs , amplo&i, votita,- •
,<? pour w , notrix , dederont ,r fçrvom, co n fo l, quatenos , poblicus »
colpa, filio s , motier.
l i t } .