
& loin d’avoir éfg ^néançis, ils fubfifteroient encore aujourd’hui
avec le plus grand éclat, parce que les Hordes fa'uvages qui leur
arrachèrent ces Etats, qu ils n’avoient cefTé d’ajouter à leur.premier
territoire par une-fuite de guerres & de perfides atrdcé«|
aürdieftt admiré Sc refpe&ë un Peuple avec lequel MI#Avaient
tout à gagner 8c rien a perdre. ... y
Malheureufement pour, eux 8c pour l’humanité entière,, ils
n’apperçurent pas cette route unique^aptre grands à jamais: 8c
jaloux de la gloireMju’avoienCac^uîfe les Grecs.par leur éloquence
, par leurs* vers, par lfeurs bé aux Arts, au lieu d être créateurs,!
îfe fe bornèrent nu-rôle fervile d’imitateurs -, ib fe mirent à dif-
pûter d’Ekÿqnenee f de Vers , d^pomédïes, de Qanfes^de Mu*
ffquè â-vec les Grecs qui toujours enfans, ne ceflèrént de. fe traîner
a rentrée des Sciences^ qui en eurent le vernis ,& tout ce
qpf étoit néceflaire pbur rendre la fegelfe aimable^ nîais chéz
qui on la cherche envaià?ièeomment auroit-on pu. trouver de
grands principes chez les Grecs,*formés en petites Républiques:,:.
désirés par de balles jaloufîes, par de petites pallions, par de
cruelles‘guerres l
D’ailleurs | tout Peuple imitateur fe condamne à ne jouer que
le fécond.rôle ; en vain il fera léspl us.grands efforts, il ne pourra
fortir de la ligne quMls’eft preferite r ii nele diffingueta pàirié
par fe fends î les formes feules pourront varier , être plus ou
moins élégantes, mais ce n’eff pas en cela que confifte la vraie
Science.
Le çroira-t - on/ Ce s Romainsdont nous vantons nous-
mêmes les connoiflances, k l’étude de la Langue desquels nous
confierons le plus beau tems de notre vie ,1e tems le plus
pre à acquérir la vraie fcience , étoient, à F époque; dont nous
parlons, plongés dans une ft grande barbarie , qu’ils n’étoknt
pas même en état d’être imitateurs des Grecs.* ceux qui au com-'
mencement 8c pendant la durée la plus considérable de ce fécond
âge écrivirent en Latin, 8c qui travaillèrent à retirer cette
Langue de fon état barbare , étoient tous Etrangers à la Ville de
Rome , Grecs eu Elèves des Grecs, plufieurs même Efclaves ou
Affranchi# Quelles idées, quel reffort, quels principes pouvoient
donner k un Peuple nfeuf, dès perfodtfes de cet ordre ? Ils ne pu-
rënt que traduire tant bien que mal les Comédies 8c les Tragédies
des Grecs f ils fe traînèrent fur les-traces de ces Républicains,
ilsen eraprunterent les exprèffions|îes tournures, jusqu'aux
mots même : ils penfo-ient à la GfêeqüéjMm^ avoic d’eux qu’un
Latin élégant qui leur attiroit î’attention dos Romains.
Ceux-ci frappés d’une éloquence ilaq.uelîe ils n> étoient pas accoutumés,
charmés de pouvoir palier déformais pour des Peuples
qui n’-étoie-nt plus barbares, mais qui étoiènt fênfibles aux beaux
Arts 8c aux Sciences des Peuplés polis crurent que c’étoit ep cela
que Confiftoit la “gloire de là fcience, 8c îb n’en ebèrehéjeent pas
d’aurre.
Mars s’ils; s’égarèrent k Cet égards s’ils ont égaré-l'a plupart des
Peuples aâuels qui , i leur imitation, ont pris les feiences dont
Ms s occupoient pour les vraies connoiffances, ils eurent cju moins
lé bon efprit d’attirer 8c de favorifër tous ceux qui leur parurent
propres i les poMcér; le favoir ne fut jamais chex eux. l’objet de
privilèges exclu!®.
Ainfi Rome en favorifant lés Lettrés fit oubiïer ên quelque*
forte fes anciens brigandages, fes noirceurs, fes perfidies, fon
ïyftême deffru&eur de toute fociété : en fe nourriflant de fes
grands Ecrivains, de fes charmans Poètes y on s’ehthoufiâfine
pour leur Nation, on oublie qu’ils n’ont rien fait pour rendre les
hommes plus heureux, Scies Gouverncmens plus expérimentés,