
» de ces brigands trop illuftres, qui -méritent des autels par des
» exploits qui devraient les priver du tombeau ».
On regarde à trois fois fi un pareil langage n’eft pas de celui
. qui foutie^t la certitude de d’Hiftoire Romaine, ôc on n’en croit
pa'S fes yeux lorfqu’ils nous affurent que celui qui le tient, eft
t^elui-là même qui foutenôit riijcertitude de cette Hiftoire.
Nous accorderons à M. l^Abbé Salliér tous fes raifqnnemens *
-fes preuves -en -faveur de rHiftoire des quatre -premiers
ifiècles.de’Rome en général ; nQUS.eonviendrons,avec lui qup;dans
usé tems-là exifterent les .grandes Annales..(,T . VI. iip,;)., dçs
traités <de Paix dès Ipfcripti 6h's|(
JlesJLoix des XII Tables ( 12^); *:
Mais on ne peut en conçlurç pi.îa certitude de la fondation de
Rome, ni celle des événemens dont il s’agit ici,, tels que l’Hiftoire
ïFâbuleufe '^P*ée êt de Roftiidus:: il faüdroit avéi^d'ëmbntrë
»auparavant que tous cès'nramfméhVparloiènt de ces faits, & en
parloient d’ùnè manière ineonteftabl em a is M. l’-Abbé Sallier en
t-exeepte lui-même la fondation de Rome.
« \&S'Çrandes Annales , dit-îl ( i f i ■) -, n’ontpas d# renfermer
» rHiftoire de ia fondation ut Rome ; ces rëgiiftres ne prenaient
* pas la chofe de fi haut ; ils n’ayoient commencé à être tenus que
?» depuis rétabliftement des Pontifes.
La vérité lui arrache encore cet aveu frappant ( 1 2 2 » Les
* Hiftoriens Romains n’ont jamais prétendu que eès comnience-
sa mens 'de Rome fuffent appuyés fur des Monü^ nY$|gqntes-
s» tablés ; ils ont toujours dit qu’ils étoient illuftrés par le mer-
p veilleux des Fables qu’ils neVouloient.ni,en.afluxer l;a vérité j
p ni en faire voir la fauffeté ».
\ > V.
Les Origines Romaines remplies et Etres allégoriques.
Après l ’examen impartial & attentif de toutes ces difiertations
fur te degré de crqyance que mérite rHiftoire des premiers fiècles
de Rome, on eft'donc foroé^de^çonvenir qu^on alla trop loin de
part & d’autre.; quqn.ne fut prefque jamais .dans l’état de la
qpefüon ; & que ft l’Hiftoire. de ce&premiers^fiècles eft plus digne
de créance qu’on ne croit, elle renferme cependant un grand
Inombre de chofes fabuleufes ,,du propre aveu des Romains; jaulli
laiffoient-ils une liberté entiçrepour les croire ou pour les rejetter :
ferions-nous plus enthoufiaftes qu’eux fur la certitude-de leur
Hiftojfe primitive \
, Les principes du, Monde Primitif peuvent feuls fixer les idées
a ûë,t égard : ils n d u v en tf^ ls nôus apprendre -comment il put
Arriver, qu’au bout de. cinq fiècles , les Ôrigines Romaines Turent
uomrrîë couvertes d’une' obfcurité-jprofonde, tandis que les nôtres
fQUtvplus çerfaines ? au .bout, d’un tems- trois ou quatre ^fois. plus*
long. • „
Aiÿi.que toute Hiftoire ancienne, cA\& de Rome fut remplie
d’une foule de Perfonna^es .allégoriques , répréfenteY comme
.autant de Rois qui avoient régné dans des tems très-reculés : tels ,
,jA$ys aux deux «têtes: F aune aux cq rnè sd ç bélier, fa femme
F auna année d’un bouclier | & ayant pour calqué une peau dé
chèvre avec fa tête. C armenta la Prôphétefîe & fon fils Ëv ANDRE,
adorés au pied du Mont-Palatin : Enée , Prince T ro y en , que les
Dieux amènent en .Italie pour y fonder un Empire : RoMULys ,
frere de Remus, fils de Mars^nhourri par une lou v e , enlevé au
C ie l , misjaü rang dps Dieux par Numa y &c.
Il* P^ê‘ MjÊi h