
C ’étoit une ville confidérable de l’Ombrie, fîtuée dans les
Apennins & à quelque diftance d’un Temple élevé au haut de ces
monts à Jupiter, dans une Forêt de chênes qui a voit été fom
premier Sanétuaire. C’eft-là qu’on l’adoroit fous le nom de IoU
A p e n n in ..
Près des ruines de ce Temple on trouva en 1456 , lêpt Tables
de Bronze chargées d’Infcriptions, deux en caraéfceres Latins
5 les cinq autres dans l’ancien caractère Italique ou Pelafge
jqu’on appelle Etrufque, parce qu’il fut employé par les Peuples
d Etrurie, mais qui étoit également Ofque.
D ’ailleurs , Eugubium n’étoit point ville Etrufque: & la Langue
de ces Infcri prions.adetrès-grands rapports avec celles des
Ofques & des Latins.
Tous ceuxqui s’en font occupés jufqu-ici, le s ont regardées comme
des monumens Etrufques, à l’exception du feul Pafteri, d’autant
plus digne de foi, qu’il eft lui-même .Noble Eugubien , ^
très vcrfé dans les antiquités de l’Italie : auffi tout ce qu’on a dit
à ce fujet fe confond avec les idés qu’ on a eues fur la Langue
Etrufque.
Mazochi , Maffeï , A mati, n’y voyent que l’Hébreu : tandis
que Bochart, pour qui tout étoit Hébreu St Phénicien, a
Soutenu 'que TEtrufque n’avoit \anqun1 rapport avéc-l’Hèbréth
EouRGi ET f i ) & Gori en fai&iènt un Dialeâe Grée.
Le P. Stanist-as B a r d e t t i , dans un Ouvrage pofthume
imprimé à Modène en 1771 , fur la Langue des premiersdîabi-
tans de l’Italie , y voit les Langues Celtiques du Nord, le Bas-
Breton le Gallois, le Goth, l’Anglo-Saxon, le Franc ,M|Alaman-
pique.
I f ) .Mçxa. de Cortone ? in-4°. T, II. & Bibl. T . XVII.
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A drien Scriekius , foutient que la Langue Etrufque eft la
même que le Theuton.
De ces vues diverfes , réfultoient des explications chimériques
qui eonfirmoient l’Abbé R eNAÜDOT dans l’idée que lz
Langpe Etrufque étoit perdue fans-retour r & qu’il étoit impoli
fible d’en recouvrer un feul mot.
P assER 1, laidant de coté toutes ces opinions, entreprit d’ex*
plîquer les Tables Euguibines par elles-mêmes, & parles rapports-
qu’elles pouvoient avoir avec les Langues de l’Italie 5 il en eft ré-"
folté un travail très-ingénieux , conforme aux ufages religieux de1'
ees anciens Peuples, Sc vrai dans la plus grande p a r tie s ’il n&
left' en tout.
• Ces Explications âe Paflèri parurent d’aboref en forme de Lee--
très dans le Journal de Calogberi (1) fous le titre de Letteret
B.0NCAGLIESE. L’Auteur Içs réunitiefnhiite en un feul corps à/
la fin de ion Supplément à l’Ouvrage de Dempfter, intitulé?
Efurie Royale, &c qui parut à Luques en 176/, in-folic*;
: Jufqu’â lui^on-rre s’étoit pas moins partagé fur l’objet de ce?-
Tables ,,que fur leur langue. Büonaroti y voyoit des Traitée
d’Alliance. Gori , des Complaintes : Bo u r g ü e t , des Litanies
Peiafgiques y M o n t a n ü S , des Tables de Loix. Mais PafTerL
qui avoit lu. dans Paufanias qu’on fulpendoic dans lés Temples^
des Tables qui'contenoient les cérémonies des initiations, & quL
voyoit que celles-ci étoient remplies de mors relatifs aux facrifi-
ces &aux divers noms de la Divinité, Pafleri, dis-je, les a prifes-’
pour ce quelles font, pour des Rituels relatifs auculte dé Jttpicerr
& à celui- de Mars.
Le premier de ce s Dieux y eft appelîélvPATER, & on lai don-s
J ; s T v X X f l . anny J 740.&.XXVJ, aaBy » 74*^