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Ænt la vraie origine étokabfolument inconnue ; mais dont on peut
voir la lignification dans nos .Origines Latines /col. /'■ !;
On. fent aifément que çers Pièces - mordantes purent devenir
mfenûb-lement dangerèufès par une critique fcrop aîfiëé, Jal des
portraits trop reffemblans, par des perfonnalitéspiqtkntes.: Audi a-
t-on cru que les Loixdes XII Tables en co^enoiè^une donïtle-
but étoit de réprimer cette licence ; cèfi t^elle-ci ; f l .
tajjlt malum carmenfpe condidiflt \uodlitfamiamfà^isflèpkmnr
ve alten , capital eflo ; que M. Dacier a rendu par ées mots (i)*
« Si quelqu'un â dit ofi composé lui-même fiés VeirVèontré 1*
»réputation -ou ctrntre l'honneur ||Uri autre , qu il fôît'pum do
Il eft bien étonnant que ni lui ni aucun autre Savant ua^êne:
appgrçu , pasmêmfe’ foupçonnéq quon nepouvoit pas
L oi pareille , fit que les mots de malum carmen
tondidijît, ne peuvent jamais avoir eu le fens qu’iWdèur attribue*
L ’Académicien enappelle', il eft,vrai, au témoignage de QcérqW,
qui, au commencement-du IVe Livrç/des T ufcûlanes-é fê • feÇ d o
cé ^affage pour fôke voir que dans ce terns-là „les Rondins don-
hosiffoient les Vers: maisllprsmême qu’il feroit yràhque Cicéron
n’auroît nén vu dans cette L o i dé plus que ce qu’y a vu ce Savant
Académicien,-il n’en réfulterbit autre chofe , fmon que c’eft ici
une autre de ces Loix dont le vrai fens n’étoit plus eifliendu du
teins de l’Orateur Romain..
On s’en feroit, apperçü, fi l’on avoit examinécette Loi avec plus
de f o in f i Ion s’étoït aftreint à rendre1 avec plùsd’exaàîtude la
valeur des expreftions qui la compqfent : car, d tm;coté , on n â
point cherché à rendre le mot malum qui accompagne carmin y
fai) JVt^m.,âé-ÿAcad, des In f. & B ..L . T . II. iii-4*-
M a l u m c a r m e ^ , ; on l’a pris fans doute pour une fimple épithète
qui ne difoit rien 4e plusque ce-qui eft exprimé dans la fuite : &
d’un :àutre côté*, on a cru que ces mots infamiam & flagitium
idéfignoient 4es idées femblables, qu’ils étoient tous deux relatifs
-a 1 honneur, ou a la réputation ; qu’ils n’exprirtioient que des idées
-morales. Quand on pèfe fi.peu les terniè^ d’une L o i, comment
peut-on fe fiattër de l ’entpiadre/
f|î-Si|emot iiifa/nia^,défigj|£ §n effetune idéemoralequiembraffe
Jl’oppofé d^ la réputation ôc de l’Jionneur ,.le motflagitium défigne
fynp^ééphyfique différente de eelledà , & qui emporte l ’idée très-
pofitive àt,dommage, de perte, de mal phÿfique,
■ H agit- donc ici dé Vers qui attaquent une vperfônnê dans fon
honneur ôt daijisfes biens, & appellés par celamême malum-çarmen%
On ne peut donc entendre par ces derniersmots, quçdes charmes t
des forti-léges, des paroles magiques tbmpofées & prononcées
^our i|iéf’ruire'l-â: réputation d’une per-fonne, & pour faire périr fes
«récoltesI fes troupeaux, fes enfans, fès gens, pu pour lui nuire en
fonTpropre .corpsg.charmes appelles.en effet carmen, & dont le
nom lui-même n’eft qu’une altération de. ce -.rpot carmen. Ces
charmes n’étoient que trop en réputation chez les Romains, Peuple
dans fon origine auffifuperftitieux qu’un autre, ôpqui,même en
fa ifoit gloire. N’eft-ce p as ; c.eï Pe u pl’e- qui cita un des fïens à compa-
éôîtrë devant lui pour qu’il eût à .rendre raifon du charme , du
carmen, par lequel il farfdit profpérçr fes champs fort au-delà de
tous fes voifins ?
; Ce ibnt ce s . charmes magiques & funeftès , qui dévoient
parofire véritablement dignes deuiOrt, & ce font ces Enchanteurs,
ces Magiciens, que la Loi de Moy.fe condamnoit.également à la
;mort*l^|
Il exifte* êneore des Peuples en Europe qui s’imaginent qu’on
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