
Mais autant"avoitMl été loué de fon tems'ôt pendant que laRé-
publique cfdntiriua de fubfiâêr , autant décfiubiLlorfqïi Augufte fut
■ fur lëthr&Hè ; les'Ï^etes'îüduftifàns virent plus enblubqü’un
Auteur dur s & fans!ài:t ; fit pargraceorc vbulutbien fedaiffer dans
le dernier rârig dès Pôëteis qui s’étoient' diftingués peridant' de ife-
. Condâge’iW j
- C’eftainff qùé toujours- extrêmésdans leur louahge fie dans leur
blâme ^ 'les bottrmeS r-enverfent aujourd hui la ftaaie qu ils a voient
mifehier fur "Idp^deftal : Je squuls fbnfeuh idrîmesèf celut qui a
ouvert fie frayé Ig: cheminiidçl^étfs pâs âuiïPacheyé^ audit! pdlf
que celui qttbn’a que-là -peme-'dele femer de rofes j mais ou auriez
vous femé ces rofes , Poètes dédaigneux fi on^favoitrdëjà
préparé à, votre art un vafte & magnifique parterre ? |
- —Ennius fut emporté par la goutte à Page de plus de 70 ans : les
1 Scipious5&eupartfeuliér Scipion Africain le jeune, voulur ent qu il
fût enterré ftp® le-iombeau dé leur fam'ille : & ils
vex fp’ftatuecèn^mailjre.'ÿù rpftUeU'de ^l|qs dq \
ils Crurent s’illuftr«ùr£etrfjïeiidarittà.ce grand PofÊede-tgls honneurs*'
Il|é|pir; d’un caraffièrc ©uyert , ;frape , enjoué f excellent pour
le confeil, d’un commbrce'jdoux &,.aifé{jjp^rlant peu L mais aufll
ipftr.uk qu’on pouyqitxPêtrerâlpxs; Il
f ît les délices de Rome où Po.n
comparer ; on doit même lui favojr bon, gré de fes. taie ns & de
ne s’être fervi de fa gloire que pour y ajouter chaque ; année ■ quelque
gloire nouvelle. Tout’ce qu’où pouvait lui reprocher ce fe-
rqit l’Epitaphe qu^i'l fe, fit-àiiûbmêm'e j ôoque.Gigqron nous a çqnK:
fervée :,
Adfpicite, o Civeis, fenis EnnI imagwilpjwMiwi l ;
Hic veiftrumpanxit maxutna fdeia peurum :
Hemo me lacrumeis décor e t , neefounera f-etum
Faxit 5 jtiom voüto doBil per or a yïrum, ■
Mais il faut la regarder comme l ’expieftion d’un vieillard qui
eft au bord de fa fbffe, fit qui fe confole par le fentiment de fes
propres travaux, fit, par. ftapue. de l’emprelfement univerfel avçc
lequel ils avoient été reçus & applaudis. C ’eft l’effet du noble orgueil
qu’imprime le génie lorfqu’il porte fes regards fur ce qu’il a
fa it, & qu’il qe peut plus lutter avec lui même.
> Ennius eft un des Auteurs de ce fécond âge dont il nous refte
les monumens les plus confidérables ; on ne peut avoir lu Cicéron
fans ©pnnoîtré cè Poëfe quë he'gfand Orateur aimoit à citer.'
Mkcrobe en a cité alibi plufieqrsrnorceaux. qui étoient imités d’Ho-
mere, & queVirgile imita encore plus heuretifeinent : il en ac,i-
té/d’autres du Ennius étoit créateur, & que Virgile fe plut égag
letnènt àd-miter j tels que^ceux-ci*: |J
Enn. Ex'pBor-knt Hümtdiè ,'totdm quatit^ungula tétratn,
,, •yirg. QuadruppAflntF’puirem fonitu quant unguia eatnpum
T TLnnfEi^tum aecUdes qgafif, omnes arma requirunt
* ,,Vng. 'PjphJreritus tyjjiesfurit\ amiies arma reqüïrùnï.
- Ênn. Quis'po'üsLgehârorùs ievolvcre b'elli >;
hŸîfjp Ëf mecuniingtktii ~oras:evolvite ielli.
Dans le V|e. Livre de fes Annales , il fit ce Tableau d’une forêt
qu’on abat, Tableau que nombre de' Poètes ont pris plaifir à
-Imiter s fit* à furpaffer.
Incedunt arhujia per ait a, fecuribus c&duni t
Percellutit magnas quercus 5 exciditur ilex,
Fraxinus frangitur, atqile dlïêp conjlenuturait A*
P}nus proierds pervsrtunt : onfye fonabat ‘
Àrbujtum fremttw fylvai frondo fai,
" ,1 Ils Attaquent les arbres les plus élevés : ils les font tomber fous leurs coups i
„ ils renverfent les hauts chênes ,jyeqfe\eft abattue, - le' frêne eft brifé, ori
33 n épargne ni l’altier lapin , ni le pin majeftueux, & chacun des arbres qu on
» abai 3 fait retentir la forêt de longs mugiftemens ».«,