
Ces Eflàis occafionnerent un troifîéme Difcours de l’Abbé
Sallier, où il femble .convenir (Tom.VI. i 1 j .) que l’Académiedes
Infcriptions étoit elle-même partagée fur cet objet, .dont la dif-
cuffion duroit depuis plus de deux ans.
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F R E R E T.
Le Savant Freret Te mit Iüi-même fur les rangs par un profond
Mémoire intitulé, Réflexions fur Pétùde des anciennes ' Hiflbi-
res, & furie degrede certitude de küh preuves : il s’ÿ rànge du ecfcé!
de l’Abbé Sallier : cependant, il ft.it dépendre l’autorité des
Hiftoriens de ces trois conditions > :
i®. Qu’ils ayent été témoins.des événemens, ou à portée d’en
être infirmes.
2°. Qu’ils ayent été firicérés.
3 Que leurs Ouvrages n’ayent pas étéjaltérés. .
Et cependant par ces conditions,il tend à reflerrer prodigieufo-
inent la portipn d’Hiftoire qu’on peut regarder commeçert^iné*
J* ^
M. d e B e a u f o r t ,.
Cette dîlpute , aufli importante par fes réfultatsqudntérefTante ;
par fes tenans., paflà les mers : elle y réveilla l’attention fur ces
grands objets, 5i M. DE Beaufort adoptant les principes de
M. de Pouiîly , les étéhdit plus loin, 5c fit un Ouvrage en deux
volumes pour démontrer l’incertitude des cinq premiers fiéclçs
de Rome.
Ceux-ci eurent un vengeur dans M. HooKe , Auteur d’une
Hiftoire Romaine en Anglois fort eftimée, 5c qu’il accompagna
de divers Difcours qu’ort a traduics fous le titre de Difcours critiques
fur l’Hifloéfe & le Gouvernemèmde liancienne Rome , in-i x.
Paris,
Le premier de ces Difcours a pour objet, la Croyance que mè~
rite iHifloire des cinqpremiers fiècles de la République Romaine.
$. -IV.
V rüri' état de la Quefiioyt.
La le&ure de tous ces Mémoires çe produit point l’effet auquel
leurs favans Auteurs les deftinoîent : après avoir lu tout ce qu’on
dit contre- l’incertitude des quatre premiers fiécles de Rome , on
n?eft pas tenté de les rejetter comme faux ; & apres avoir lu tout
ce qu’on dit en faveur de leur certitude, onefl prefque tenté de les
rejetter : on, voit par-tout une vafte érudition, peu de critique^
des proportions trop vagues > trop indéterminées , on elt toujours*
hors de la queftion.
, En effet ^étqit-ce * à M. de Pouilly à difcuterla certitude- ou
l ’incertitude de l’Hiftoire des premiers fiécles de Rome lorfqu’on
lui voit dire : « Je fais qu’Eratofthène &. d’autres Critiques cités
» par Diodo.re-, croypient qu’Hercule & Bacçbus dévoient leur
»-naiffance a l’imagiftation des Poètes ; mais pourquoide nom des:
»-anciens Conquérans fë foroit-il èfiFacé’lbur faire place à des
» PerfonnagesfeintS f ou par quel privilège n y auroit-il pas eu
»■ dans Les tems fabuleux ,,de même que dansdes tems hifloriques^