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bsichi s'&rfe, heu me miferum ! malheureux ! Cm pert
répond avec févérité j
Dummodo dolent aUquid, MedtqUoi Met. ^
|^Püirqrfil&utqulUEiouvedeU toûUar,
»plaifoic»». . ^
| Paroles , ajoute plus Bas ce PëilofopHe § qu’Âfranius a HR-
» quées avec raifon aux jeunes gens que le plaifirperd, mais qui ne-
» peuvent canvenkil’homme ferme dansfes principes, au fage»*-
L U C I L tu Si.
Terminons cettemotlce, qui pourfoit êtreBeaucoup plus Ibtiguei,
par quelques obfervations fur Lücjlius-. , . .
Caius Luciuus. naquit environ l’an 6ôÿ de Rome : c étoit un-
Chevalier Romain de Sueffa, au pays des Auronc|gTa fâmille-
y tenoit unvrang dvftîngué^ pmfque far nièce Lucifidjut femme-
d’un Conful Romain-,. h mefe .du grand Pompée'. Il le rendit
célébré lot-même par fes Pbéfiès morales ou Sàtyrgqui lui firent
une grande réputation : oiipeut donc le mettre^la tête des Romains
qubculdvereat les Lettres avec fucÿsj, & il eft une preuve-
ides progrès que les Sciences avoréfit faits datls Rome,. -
Il laifla Ehnius ôt Pacuvius bien- en arriéré, ayant,donné à ce
genre de Satyres un tour nouveau & beaucoup plus rapproché
de 1 ancienne. Comédie Grecque j'.mafs comme le gofit h'étoît pas
encore formé', qu’il étoitlui-même d^un caraélere aufiere, 6c qu il
àvoit une trop, grande facilité â,fairedes Vers, fes Ouvrages s’efr
reffentirent : fa Poéfieétoït un fleuve', ïrtaîs un ffeuvéimpéueux,.
plein de boue & de limon ; il était pîeïd de fèl-, mais dun fçl cauf-
tiqueôt mordant, fans grâces;, fans agrément j il écrivott vite, &
nefe donhoit pas-lé éëms de corriger, cependant, comme
jl étoitplein de force j.quilf|jj|pjlc l^éiuditioii^ de que fe|.Y|e0'
T R É L Î M I N A I R ES ccxc j
éfoient remplis de mots 6c. de tournures Grecques , il s’étoit fait
des admirateurs fi zélés , qu’ils le préféroient à tous les Poëtes qu1
Tavoient précédé, & qu’il y en avoir qui portoient, à ce qu’on
prétend , le fanatifme 6c l’enthoufiafme à un point fi excelfif, que
de fe battre à coups de fouet contre ceux qui ofoient nêtre pat
de leur avis : genre de guerre qu’on ne s’attend pas de trouve?
entre Littérateurs ; qui ne paraît digne que de quelques Maîtres
d’Ecole accoutumés à gpuverner avec leurs férules ; ôc qui
n’étoit guère propre à honorer le Poëte dont on prétendoit maintenir
laglolréi • * , : :
On nous a confervë divers fragmens des trente Livres de
Satyres écrites par cet eftimable Auteur. Dans les principaux de
ces fragmens, il s’élève contre les moeurs de fon tems , contre la
fyperftltion, contre le c u l t e infenfé des Dieux du Paganifme.
Voici comment il décrivoit la vertus
r; .Virtus, Albmt, eft pretium perfotvere. verum ,
Qutis inverfamur, queis vivimii rebu’ pouffe -,
Virtus eft hominï, feire id quoi qumque habeat res ï
Virtus frire homini rcBum, utile , quid f i t honeftum :
Qu<z bond, quee mala item, quid inutile, turpe, inhoneftum»
Virtus:, quarendee reifinem frire, modumque :
Virtus ydlvitiis pretium perjofvcrcpojfc :
; Virtus,id dure quoi rripfa debetur honoris,
Hojlem effe atque inimicum hontinum morumque malorum,
£ontra defènforem hominum morumque bonorum i
- Magnificare hos , his béni veïle,'k^rivereanàcum\
•Commoda pratereapatries ffbiprima putare,
Demie par entum, tertia jam pofiremaque nofirtu
'"«La vertu, cher A&m,-confite à donner leur jute valeur aux objets qui
» nous environnent, aux Etres aveclefquels nous vivons : la vertu eft pour
« l’h o m m e , de favoir ce qu’eft chaque ebofe v de connoitre le jufte, 1 un e ,
à, l’honnête ; ce qui eft bien, ce qui eft mal, .«inutile, le honteux, le maio
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