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\ Chacun de ces Peuples; a voit une Langue à -foi, femblable
ou non à celle des Hébreux.
elles n’étoient pas fembla-bles-à celle-ci,;il feroît abfurde
de lui -en attribuer l’origine. ._
,-Sion affirme au contraire quece? Langues ,fpnt fi femblables
a la Langue Hébraïque ,qu’on en péutreeonoqître toutes les
origines dans celierei, il en récite qu’elles'ne-fonnfetnblables à la
Langue des Hébreux que parce qu’elles defcendent toutes de
la Langue primitive.
La queftion fe réduit donc entièrement à ce fait : Si la Lan-
gue.des Hébreux efjt,fi -parfaitement & jfi .eotnplettemenc cqnfOT-3-
me à la Largue primitive, qu’on n’apperçoive-entr’pliës aucune
différence; car alors elle tient lieu de cette Langue .primitive , &
.elle la remplace, fur-tout fi elle eft la~fdùle,;en qui on réconnoîflè
ces_xapports.t -
U ais pour le prouver, il faut donc'connoître déjà la Langue
primitive^ fans cela comment s’affurer qu’elle .-eft^parfaitement
do.hfèrvée dans fHébreu ? Mais une fois que v l p avez pu remonter
d la Langue, primitive , vous n’avez befoin de TH enfeu que
pour yous affurer s’il réflemble plus que les autres Xadgue|yàda
primitive. V
On a cru , à la vérité, pouvoir- décidét^cette' ffueftioÉï ‘par
une fîippofîr-ion de droit. Les Hébreux ne.'fc font jamais1‘mélés;
avec les autres Nations : ils. ont donc eu conlfi'anirnent la meme
Langue. Sans doute le génie de cette Langue aura été inaltérable
; mais dans la comparaifondes Langues il ne s’agit-pas’Teule-
merit de leur génie, mais fur-toutde la- maffe dés'mots : il n’eft
peut-être aucune Langue qui, fàn&ceflèr d’être la même au premier
égard, n’ait prodigieufement changé, au fèdohd : c’eft .ainfi
que les Langues Angloife & Theutonç dont le génie efl le mêm&
ïêÜ&fâêfté ^rbàîpéufë'raiént pdf 'tipport aux mots : c’éft ainfî
que le1 François aduel né fèffembte fréfqüe plus au vieux FràtiÇOÏS'.,
Quelle certitude a-1-on que dans l’efpace de tems qui s’écoula
depuis Héber jufqu^Moyfe’? dans cet efpace de tems oh les
Hébreux furent j^yâ§eur$beü Méfôpôtàmîe , en Canaan , en
Egypte , en Arabie ,‘rls nè firent authn changement £ léurs mots,
ils n’abaqdonnerent pas l’ufage de plufieurs radicaux ?
Si depuis'le tems de Moÿfé jufqü’à celui d,e David? on ap-
peîçoit déjà des nuances dans cette Langue , fi les Prophètes du
tems de" )a captivité ne purent'empêcher qu’elle ne s’altérât
prodigieufement pVik ’adoptèrent eux-mêmes une foule de mots
ë t^ n ffr s f s’ils né crûrent pas nuire en fcelaàda màjeftéde leur
Langue pourquoi n’en aurbît-il pas été •'dé même auparavant ?
Sur-tçut quelle preuve avqns-nobs,par exemple , que lorfque
Moyfe donna une légiflati'on , une poiic’e , Un culte, des poids ,
K g mefiiresf dés hàbillemens, &c. au Peuplé Hébréu-, ibévita
.avec foin^d’employer aucuh’des noms par lefquéls quelques-uns
de ces objets étoient déjà défignés par leurs voifins, lors fur-tout
que ces .objets étoient -empruntés de ces mêmes voifins î
Tant 'gu*on né pourra pas démontrer toute? ces chôfés , on
ne fêta, pas,en droit d’âffirïnèr que la Langue Hébràïqiie réjpié-
fente parfaitement la Langue primitive , qti’elië en tient lied. •
Lors même qu’on le démontreroit , il eh réfulteroit que les
autres Langues nç. reffembfent à celle des Hébreux , que parce
qu’elles defcendent comme elle de la Larighe pnîmitîve , qui dès
ce moment n’eft pas ptMeÜe dés Hébréïrk i^è belle des autres
Peuples,- car certainement ce he:fofit pas lés Hébreux qui Apprirent
aux Nations £' parler.
Ramener toutes les Langues à la Langée Hébfâïqh'e | ëtoic