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cien de Tivoli, nommé Nümius Marcellus, fur la propriété des
mots j qu’il compofa en faveur de fon fils.
Les mots y font diftribués par matières ; l’Auteur a foin de
donner l’étymologie de chacun de ceux qu’il employé, & dé les
accompagner de quelque pailage qui en conftate l’ulagè & leferis.
Cet Ouvrage eft utile pouf connoître la valeur d’un grand nombre
de mots Latins : mais bn ne doit pas s’atte*dre d’y trouver des
étymologies plus heureufes que daus les gdttes Oüv'fages dé qe
genre.
I S I D O& E.
Le dernier deS Etymologiftes anciens dont, nous ayons à parler;,
eft Isidore , Evêque de Séville en Efpagne, dans le VIIe fièèle.
Il cpmpofa une efpéce d’Encyclopédie, divifèe par fciences^foûs
•Cé titre : Vingt Livres dés Origines ou des Etymologies , tires de
P Antiquité.^ Ce font dès Traités de Grammaire , de Rhétorique
de DialeÛique , d'e Mafhématiquês ,' de Mufique, d’Afttonotnie ,
de Médecine, de Droit, de Théologie, de Phyfique, de „Géographie,
de Minéralogie , poids & métaux, d’Agriculture, d’Art
Militaire, ôrc.
Cet Ouvrage qui étoit îe réfumé d’une très-grande le&ure &
de connoiflances trcs-variées., dut avoir le plus grand'fuccès cfaris
Fétat'd’ïgnorance &~de barbarie ou l’Europe venoit d’être réduité
par les convülfions êflfroyables que lui fàifoient fouffrir ces Barbares
qui bouleVerfoient depuis quelques fiécles 1 Empiré
Romain.
On y trouve quelques tfadrtionsdntére^ahtes , telles qüé'ctlié
qui faifoit regarder les Ombrienstccinjme Gaalois d’origine, ôc
celle qui dérivoit le nom des Allemands ' de ce Fleuve Léman
dont pari e Lucâin :
Dejeruere cavo tentoria fix a Lemano.
Cependant on ne fauroit s’en rapporter-entièrement à Ifidore,
dumo,ins en fait d’étymologies; pour une vraie & intéreflante,
il [en rapporte une multitude de.fauffes, que divers Auteurs n’ont
cependant pas dédaigné d’adopter.
Exemples des Etymologies de Varron SC de Efius.
Mais afin qu’on ne croye pas <que -nous blâmons mal-à-propos
les Etymologies des favans Romains, rappqrtons-en quelques-
unejs prifes au hafard ^ i ’ouyerture du Livre.,
Varron , par exemple, dit que le Merle, merula en Latin, fut
ainfi nommé du Latin merci pur-», fans mélange;, parçé qu’il vrfle
feul, tandis .qu’il vient du Celte mer,, qui lignifie noir.
Il dit avec fon Maître Elius que le Renard fut appellé vulpes ,
parce'qu’il vole du pied, qu’il a le pied léger ; mai? eft-il plus
léger que le Cerf, que le Lièvre, &£,.* :
Que la Noix fut appellée./M/x, parce que, femblable à la nuit,
elie-rend1 nditosdesî mains qui B touchent. *
Et -là Pomme malum, parce quelles ‘Eoliens lui donnoient
défàcemom.
Festüs dérive avide de a, lignifiant non , & de viderevoxt, parce
qo’oïrdefire ce qu’on; ne voit pas.
Audace, d’avide ; càfix, mai fon, dé cavatiônt excavation ; celfüs
élevé düf Gr. Kelês y Cavalîerv
I'isëdétivènt tOus deux le mot , chou, de preeftcare,
couper.
Marcellus exalte l’étyrholpgie ■ qu’ANTisTïüS Labeo avoit
donnée du mot Soror} Soeur, celle qui naît à ^ i t tfeor/îm , St qui
fe féparè de la famille ou elle, eft née. C’eft te qu’il appelle une
ÉMGANTE ÉXPâéCATIOH.
Aucune de leurs Etymologies qui ire rentre dans celles-là s