
A R (T ï Ç L E I I.
DE LA L AN GUE L A TI N E
E t de jfbsl Révolutiom. \ l
3L a Langue Latine
bicans du Latium 5 çJéfb fc^r^i^Rpmè $ ja ^'ênçe^ fanidoutc
que celle des Peuples Latins, mais modifiée par leur réunion
avec les Sabins,- & garkur gosimerteeja^c les’Colonies Grecques
établies dans leurs environs, peut-être, meme fur quelqu'une
des montagnes -dë 'RcimèV- *
comme nous l’âycfni vu*futla lân^u^Gejtàqutl, aèéommedéi àofe
prononciation , au’ génie , aux; bëfoins Mes Peuplésrdu Latium ?&
dës-Çitôyens Rô'mâîSsi \ 2Ht
Cette Langue^ fèmbfâble en celaJbtoütè^adgtîê StB&fôë»
ëïïùya déïiétfë eirlîëcle
blés, que cêtée Natiéhi'felfè-feêrrié ép^dûvà ■ continüelleûtfent les
révolutiôfts^féS ■ plus ^rkhMtV, pMkt
que vers Ieslderniers fîecîés de Ia 'Rçpuyiîqàë i
plu^lâ Langue de Nünii." ’
D’àbor^ cônÇnée dans le Latium^ efië e fi la mef^ qdëdéîîë
de. fes voîïiris, que là'Langue ancîeMhé qù’ffsm*àV'(îiëiir îé
teins »1Tes moÿenf dé pcàîcéi^^C^^.La^l^âë 'duC^efcep'rtëCèf'
fairement la même pendant les pr é rn fer s“ faécl e s" iÿibfuivirënf îà
fondation de Rome , dans ces te ms.où les Romains occupés uniquement
d’Âgricukure, de combats au dehors, & de divifions
au dedans, n’eurent pas un inflanc pour fe livrer aux Science s ;
& furent bornés a quelques Hymnes antiques, Sc à des annales
groffiéres. ;
. Mais dès qu une fois ils eurent franchi ces barrières; que leurs
intérêts furent mêlés avec ceux des Grecs & des Peuples les plus
policés ; qu’ils; eurent occafîon de fentir la beauté des autres Langues
, &; d’appercevoir ce qui manquoit à % leur ; & que poffé-
dant de grandes terres,de grandes richeffes^de grands moyens &
plus de fpifîr, ifs commencèrent à avoir-honte de leur ignorance,
& a cultiver lés fciences & les arts : qu’ils furent jaloux de faire de
leur LanguëéëUë'i4e/^UBiVéfÿ“d&Bt il»devenoient les Maîtres,
de Tenriçhir des'beautés qu’on admirait dans les autres, M’avoir
des.pféçés dé théâtre, & des poëfies dignes de lutter avec celles
des Grecs , une hiftcûre de leurs révolutions, afîortie à la majeflë
dp Peuple Romainjqûe lesjeunesgens des plus îlluflres Familles fe
livrèrent à fëloque'nce St à. la poëffë y & qu’ils fte défièrent i l ’en-
Vi dans cët illuftre combat; il fallut que leur Langue fe prêtât a
toutes cçsfvuês, êç qu'éîfë éprouvât les châf%einens les plus rapides1:
éerutj’effet de moins d’un fiéde , de deux bu trois gënek
fatfbns.
•§+• ^ns ce court efpace de tenu, que la Langue Romài-
fiç dévint Mbdndâîite, harmonieufe , capable de fè prêter au beù
foin dés Poètes, des Hifloriens, des Orateurs : qu’elle fut à leur
gré douce', mâjeflueufe, agréable jk tonnante, flatteufe & terrible
, qu’elle' fut fe prêter aux jeux des Bergers , infpirer les Poètes,
s’élever avec l’Hifloire , peindre les combats & T-e carnage ,
frémir avec les flots des aflembîéés publiques, &leur en impofèr.
On a comparé ces révolutions, à l’enfance , à la jeunèffe &i à
l’âge mûr. Cette enfan.ee fut lofigue', & n ’a laiffé prefqu’âücune
trace: ; là jeurieffe pa'fîa avec la rapidité d’une rofe ; l’âge mûr
abondant en excellent Ouvrages de tout genre, fait encore au