
av oient dégénéré en viles fuperftitions ^-nous. ont ravi ces hymnes
touchantes } fruit des premiers principes religieux des hommes ji
dans .Iéfiquelles, à travers la rouille des fiécles qui les ternirent j
<on trouverait' fans douteles tfcaces du premier 3feuqui les ani-
ma , les idées pures qui remplirent l’homme de ravinement pour
fâ Vertu , d^admiràtion pour l’Univers, de reconnoifiançe pour
m Divinité, mërè commune des hommes. '
Seroit-îl difficile cependant de' les fupléer ? Je «l’imagine voir
;ûn (àgë , un homme iîluftre ,'périétré lui-même de tous ces len-
cirtiens, fe lever au milieu de tout un Peuple rafle mblé pour fie
£réjouir , & lui diire :
Freresehéris,fa(pendez un -moment vos danfe.s .& vosjeuxi-
iécojatez le Ciel “qui m’inspire. Çes eaux-quî vous abreuvent,
æçs forêts qui vous noûrriflent ou'qui vous prêtent un ombrage
falutaire, ces,coteaux qui vous offrent des, retraites défiche ufës
.& fures, ce gazon que vous foulez d’un pied léger, ^çe Soleil qui
hait fur votre tête & qui favorite yjojs travaux , cette J^une,, ces
Affr Refont le doux éclat ne nuit point à notre repos^,tous ces
hiensprécieuic ne font pas feffeç du hafàrd. Un Dieu, bien»-
faiiânt les forma pour votre bonheur : c’eft lui que „ vous devez
honorer dans tous ces objets : cfefl. vers, lui ,que vos penfiée|.daiw
yent s’élever : c*eft l.ui .que vous devez aimer cpmme la (dur ce „de
-tous ces. biens-
Sans ceflè prêtent ici, vous le trouverez toujours d^gns la réunion
de toutes ces choies : votjs.le verrez dans ces eavyt limpides
.dans ces (ombres forêts , dans ces coteaux rian§, dans ca
.Soleïï Roi du monde : rapportez-îès fans cefle à cet Etre bien-
failânt : aprps les révolutions de chaque Lune , a,u retour de chacune
de fes phafes, retrouvons-nous toujours ici tous ensemble
■ pour jouir des mernes biens, pour faire retentir ces ljeijx de nos
chants de reconnoiflance 8c de joie, pour nous unir dans nos
danfes - faeréesv pour louer la Divinité en toures cestchotes-j fur-
tout pour devenir Bons comme elle }- pour nous aimer comme'
elle nous aime : pour nous fortifier tous enfembie dans l’exercice^
de tour ce qui eft'bien : qu’en nous voyant chacun s’écrie, voilât
1-Aflemblée* dés Juffes ! & qu’entraînés par notre exemple,.tous
les hommes ‘deviennent vertHëiix, qu’ils-fe-regardent comme des
Aeres- : s?îls tiennent' une autre route, que cesd&ux, que CeS fa*
nets, que; 1 Aftrebrillant du jour, (oient autant de témoins qui-
déportent contre Ieurdngratitude : & qu’à leur mort ils liaient
privés de ce repos donc leurs paffilon^infenfées auront-privé lès*
mortels^, ;*r
Ai h (i d u re nr parler lès Ghefsdes Peuplades religieufes , ces-
Druides, ces Mages^ ces Hiérophantes qur furent éclairer les^
hommes 8c les raffèmblèr pour les conduire à la tegefle.
Long-temsecoures lés familles du-Ganton (e réunirent ainfii
dans le fein de la joie', de la paix, de la- vérité ,d e la vertu : fo-
fënfibîement les Sages difparurent j-ees'idées'fublimes fe brotril-
Ierenr, s’affoiblirent<ÿs hymnes ne furent plusentendues}-maïs
le^^nésations moiris éditées te te uvin re rar qu e î à orrfè raflem- -
bloit, & elles- continuèrent dé lé fairç ^
fàcrés-, & elles les exaltèrent5 ma» elles crurent qu’on les ,exal-
P II Pour eliés-5' elles-crurent y voir une vertu divine 5 & bor-
nant leurs idées groffieres à ceso^jefs extérieurs, l'idolâtrie St \k-
%>erftition prirent la place de lac vérité ray'onfiânte 5 -ainfi • o&z
honora les fontaines,‘les montagnes j» les hauts lieux- ou les bo*
cages-, Mars ou le Soleil, Diane ou la Lune. On ne vit plus qpe-*
là créature la où tout aurait du ramener au Créateur,
Telles durent être , telles furent en effet ces--Peuplades agfeff
ces quilëspremiei«s<pénétrerencdàaslTïalié ^traverslés^eiffayàn*'
gorges desAlpes|: