
» de fiécles cokime un monument refpectable de la Religion
.» des Ancêtres.
y Ce perfonnage à Tombeaux, qu’Albe reconnok pour Ton
premier R o i, ' s’appelle Enée, A in EAsemLatin ; maîs.ce nom
s’accorde rrçs-bien avec cjesàdéeS-: c’eft un tableau parlant* On
peut le décompofer en trois», A iîItÇ^a.s. ,
A iN t en Oriental py «eft chez las. Orientaux le nom du]$®-
le il, ç.Qnfidêré comme l’oeil du monde, «comme la fource:.4e la
lumière.
■ Si on, ne veut ja s regarder Le refte de xe noni comme une,
ferminaifon , fi on exige que je l’analyfe de meme que le,Commencement
, je dirai que la féconde fyllabe ]E eft le yerbe qui
marque l’exifténçe, & que la dechiere AS , eft ce mot
qui lignifie feul, unique., dont les Latins firent le mot AS^jotou
& dont nous avons fait le .mot même AS , nom dé J unité dans
les jeux de cartes.
AjNEAs fignifie, donc mot-à-mot^,«l’Etçe qifixfl feqLlali|r
» miere, l’peil du mondçn. C’eft donc fqqsce comique les Ai bai ns
adoroient le Soleil.
Enfin, Rnée eft le Chef des Troyenr,' bon d’ün^ Beiip.lç
venu de la ville de 'J’rxie en Afie ;4nais dp T Fp |eûS.dlêj^i;jques
fuffifamment désignés par la réponfe de’ l’QraClè qui ordonna j
ce Héros de s’arrêter là où il trouverait une' Ttùiô ,mere de trente
perits, & d’y bâtir une yiljç. , v
Dans l’Antiquité , 1a Truie étoït un des lymboles ■ vîv'ans de
l’Agriculture par iâ;£éçpnditéj êç paf-^ ^ute cet animal fillqnrîe
la terre avec £on mufeau ; & comme dans Iss Langues Celtique
phrygienne, .cet animal s’appeîlpit T roia , nom altéré en.
celui dé Truie , & qui fe prononcé encore àans lef-Vaiftois,
tout Agriculteur étoit un Troyen. Nous verrons même un
}our que Troie duc Ton nom aux mêmes idées, & il eft très-
apparent quune Truie formoit les armoiries & de Troie & des
Albains.
Ce qui eft inconteftable, c’eft que la ville d’Albe avoir une
très-grande & très-rldhe culture, qui la mit en état de remplir
le Latium de les colonies : aucune ville de ce pays qui ne fut de
ce nombre : il eft donc très-probable quelle fût fondée par des
Agriculteurs, des Troyen s allégoriques venus de l’Orient qui
en-ftigh^h^çét: Art aux peuples errans du Latium ; & qui adoroient
leSoleil, Roi de l’Agriculture.
Lorfqu’aprcs un grand nombre de fiécles, & dans un tems
où on avoit perdu la vraie origine de toutes ces choies, les Savais
voulurent en écrire î’hiftoîre , ils prirent néce flaire ment
aü pied de là lettre îës récits que ces divers peuples faifoient de
ce perfonnage illuftre qu’ils regardoîent comme leur Pere, leur
Rbi ,'j.eÙr Fpndateubjâls en firent nécèflairement autant de Rois
par lefquels s’ouvf oit'i’Hiftoire de chaque pays; & ils changèrent
.en autant de Tombeaüx, les Hauts lieux élevés à leur honneur.
Ainfi l’Hiftoire fut altérée dès fon origine chez tous les peuples
; mais en rafïèmblant.ces débris des anciennes idées communes
à toutes les Nations, en.comparant ceshiftoires de Rois,
de Tombeaux, de Troyens, -d’enfansdes Dieux, on débrouille
ie cahos des tems antiques; on voit tous les peuples defeendre
d’une même origine, d’un peuple primitif qui, depuis l’Inde
Orientale jufqu’au fond de l’Occident, avoit une même Langue,
un même culte, les mêmes moeurs, & qui par-tout y énéxoit les
Haute !lieux,
O ri*. Lae. i