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tiéceffaire. Macrobe convient que ce Lucetius eft Jupiter ,Pere de
la lumière, Iou Lucetius ( i );
•On ne peut méconrioître la Lune dans MàNIA, meme nom
que M ana 8c Mène , la Lune. 1
Lucia V olumnia , eft la lumière elle-même, qui fait Tes
Votucions ou Révolutions chaque année , dans l’efipace de
XII mais,
Mamurius Y etÙrius , qu’on a regardé comme POuvrier
qui fabriqua les XII'boucliers facrés, 8c què d’autres ont mieu£
rendu par lès mots d’Ancien ne Mémoire , eft incontcitable-
ment le Soleil, le Père des jours 8c-des cems^ desf XII moisi^oû
des XII boucliers, digne d’être célobfé'dans les mêmès-bymnes,
avec le Pere de la lumière, avec la lumierè <elle-même , avec.la
Lune 8c les révolutions.
Quant à.fon nom , on vo.it qu’il faifoitallufiemâd’année q.di
venait d’expirer , VeturîuI fô.rrâé
8c Mamurius étant compofé de UR> Qr j Soleil j 8ç 4e Maj,
( grand,
Il eft fâcheux que nous; n’ayons pas-«çi^b^miies en, entie#;,'
.parcè que nous y trouverions, certainement nombre de preuves
êede développemens relatifs à ce que nous difons. ,
Ces hymnes , confacrées par le .çems , firent, çqnfiajhmepc
. chantées fans aucune altération, lors mêtne que par une fuite des
. révolutions du langage des Romain? , on eut. oublié. & la Jqngae
. ce qu’elles figpifioient. Auffi ELi^^,le Maître deyarron ?, fj|i|^p
ppfïible pour en çonnoîçre le fens : & cependant, il n’y. put parvenir
entièrement : c’eft qu’il ignoroit la vraie métapj^fîque.<jqs
Langues , 6c qu’il n’avoit aucune bafe pour les. comparer 6c pour
CR
( i J Saturn. Liv. I. ch, Xy.
P R E L I M I N A I R E . cclvij
tndifliper les ténèbres 5 il n’en eft pas moins fâcheux que fon
Commentaire 6c les Vers qui lui fervoîent de texte, n’exïftenc
-plus; nous ne pouvons juger de la Latinité de ces Vers 8c de leurs
allégories, que par quelques mots épars dans les Ouvrages des
Ajoutons^que très-certainement Numa ne fdt pas l’inventeur
des Vers Salie ns ; il ne fit tout au p lus qu’en tranfporter l’üfage
a Rome; ces Hymnes étoienc plus antiques que lui : auffi deux
Auteurs é par Feftus , Polemon .& C rito lau s : pré-
tendoienpj le premier., que la danfe des Saliens étoit due à
l’Arcadien Sam us ", qu’Enée avoir amené avec lui de Mantinée
en Italie, 8c le dernier, qu’elle étoit due à Saon de Samotrhace ,
que le même Enée avoir amené avec lui lorfqu’il tranfporta fes
Dieux Penates à Lavinium,
' ‘ Polemon ôc Crkolaüs avoient raîfon de reconftoître cette hau-
6e antiquité à l’égard de Vers Saliens ; ils ne fe font trompés que
dans l’idée-qu’ils fe formoient de Sdlius & de Saon% compagnons
d’Enée , 8c qu’ils prenoîent pour des perfonnages humains • ce
ne font que dés épithètes du SoIelI. il fut regardé avecraifon fous
le nom de S a l i u s , comme l’inventeur de la danfe.des Saliens,
fmifque ceux-ci n e faifoient qu’imiter fa danfe , 6c il ne fut pas
appelle avec moins de raifon en Grec, S a o n , o u Sauvçur.
A l>bccarion de 1>uragc qu’avoient les anciens Latins de préférer
dans divers mots la lettre S â là lettre R, Varron rapporte
plusieurs mots employés dans les Vers Saliens (i). .
Cofauli , D o lo fi, efo, rufi , mttios, fadefum, plufima, afina, Janitos
" ca]mena ; au lieu de
CteatdiKioiorit alarma , arena, janitor .
< i ) De Ling. Lat, Lib,. VI, ad
Orig.L*. k k