ce soir autour du campement on voit un grand nombre d’empreintes
de buffles. Nous apercevons trois de ces animaux; la nuit noire arrête
notre poursuite.
■ * *
31 septembre, — Le soleil se lève à l’horizon; Klass et moi, nous
descendons sur la rive, gauche afin de suivre les traces d’un buffle
blessé la veille; nous rejoignons les canots après leur passage dans
les rapides de Kalé (Kalip A notre retour, nous apprenons L’aventure
arrivée à mon cuisinier Watcher,' le mo-Kololo, très indépendant de
nature et brave aussi, je dois le reconnaître. Cette aventure aurait bien
pu être la dernière! Pendant que j ’étais avec Klass Africa à la poursuite
des buffles, Watcher s’est fait descendre sur la rive droite du
fleuve, sans m’en avoir demandé l’autorisation; Sans armes, il marchait
le long de la grève, lorsque tout à coup il se. trouva en présence
de deux lio n s/q u i s’acharnaient au cadavre d’un buffle. 11 s’est
tiré de cette rencontre en restant complètement immobile. Espérons
que cette leçon sera salutaire pour lui... mais j en doute.
. Nous franchissons les rapides de Bomboé (Bumbui|jles plus importants
que nous ayons rencontrés sur notre route jusqu’a maintenant.
Le Zambèze se resserre et gronde en se brisant contre Les rochers. Les
bateliers sè mettent eux-mêmes à l’eau et, dans les endroits lès plus
difficiles, ils passent les pirogues une à une en les maintenant avec
beaucoup d’adresse à l’aide de cordes, faites de feuilles de palmier,
fixées à la proue et à la poupe. Peu à peu le Zambèze s élargit d environ
un demi-kilomètre et il nous donne de nouveau l’illusion d'un
lac enchanteur aux ondes tranquilles, parsemées de nombreux îlots..
Comme les jours précédents, la tse-tsé nous tourmente, quoique
l’homme soit réfractaire au venin de cet insecte à peine plus gros
qu’une mouche ordinaire, sa piqûre n’en est pas moins douloureuse.