énergiques et bronzées qui montrent que le « struggle for life » n’est
pas un vain mot dans ce pays.
A l’entrée de Maféking se détachent sur la prairie les tentes
qu’habitent pour le moment ISO cavaliers qui font partie de la
petite armée coloniale du Béchuanaland. Très caractéristique, cet
uniforme clair; le feutre
b ru n , entouré de blanc ,
crânement redressé sur
le côté. Troupe d’élite,
toujours prête à l’action
A MAFÉKING, NOTRE POINT DE DÉPART.
Dessin de Boudicr. D'après une photographie de l’auteur.
et qui atteint un degré d’endurance remarquable. L’un des officiers
m’a raconté que le lieutenant P., qui l’année dernière, pendant la
guerre contre les ma-Tébélé avait le maniement d’une mitrailleuse
Maxim, reçut un coup de feu au bras droit; malgré cette terrible
blessure qui a entraîné plus tard l ’amputation, il a fait un trajet
à cheval durant je ne sais plus combien de jours avant de pouvoir
être pansé!
Que d’occupations ces derniers temps ! Il est difficile de se rendre
compte des préparatifs que comporte une expédition du genre de la
nôtre. Nous avons comme matériel quatorze chevaux ou poneys uniquement
destinés à la selle ; trente-quatre boeufs de trait et dix-sept
ânes de bât. Plusieurs chiens, en particulier une superbe paire de
bouledogues pour la garde.
Un grand wagon ou chariot à quatre roues, lequel chargé, pèse
près de 7000 livres; deux wagons à deux roues (scotch cart) dont
l’ensemble forme une charge de 5000 livres. L’un de ces derniers
sous la conduite du capitaine Gibbons, a déjà pris les devants.
La journée d’aujourd’hui a été consacrée au paquetage des chariots
et à . l ’organisation du départ; tout est terminé, nous sommes
prêts à entrer en campagne; nous partons demain.
Malgré les fatigues de la journée, sur la demande de l’un des habitants,
Reid a pris ce soir au sextant neuf observations, cinq sur
Sirius O. et quatre sur Arcturus E., afin de déterminer une fois de
plus la position de Maféking.