marcher de nuit, et de calculer les distances afin de trouver de l ’eau
aux haltes.
Nous nous sommes réparti le travail de manière à ce que 1 ensemble
fonctionne aussi bien que possible et que chacun de nous ait son
13 ju in . — Nous voici à la mare de Tamasetsé (Tamasétsie)ÿlJne
girafe a été tuée hier ; nous resterons ici jusqu’à demain. Les hommës
préparent pour notre usage du « beltong » avec cette viande blanche,
l’une des meilleures que l’on puisse manger, surtout lorsqu’elle pro-
/
vient d’une jeune bête.
Depuis quelques jours déjà nous ne manquons plus d’eau ; nous
traversons la contrée appelée « the Land of the thousand Vleys »,
pays des mille mares ou étangs, dépressions de terrain où le précieux
liquide de qualité plus ou moins bonne, se trouve dans cette saison
en quantité suffisante.
Depuis llorns-Vley nous suivons une piste de sablé épais qui
fait beaucoup tirer les attelages. Dette piste est en grande partie
bordée de taillis où les wagons ont souvent juste la place de passer;
çà et là il faut couper un arbre. Temps d’épreuve pour les ;« drivers »,
conducteurs. Chaque attelage a son « driver » spécial, lequel
armé d’un grand fouet, change continuellement de place. Dans
les moments difficiles, il interpelle individuellement sans trêve ni
repos ses boeufs, dont chacun a un nom; tantôt il les invective,
tantôt il les encourage; les variations de sa voix aiguë changent à
l’infini.
Il est secondé par le « leader », qui marche devant la première
paire de boeufs.
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DANS LES TAILLIS!
D’après ùne photographie de l’auteur.
Au moment d’atteler, opération intéressante à observer, le « leader »
reçoit du; « driver », l’ordre de rassembler les boeufs qui paissent
dans les environs. A son tour, aidé par d’autres « boys », il met les
boeufs sur une seule file devant le wagon, cela du côté gauche de la
longue chaîne de fer qui part de la flèchent où les jougs sont assujettis
par le milieu. Le « driver », avec l’aide de ses hommes, passe
une lanière de cuir autour des cornes de chaque animal, puis il choisit
les paires qui sont amenées du côté droit de la chaîne et faisant face
à leur joug respectif. Celui-ci est alors placé sur la nuque-des boeufs
qui forment la paire; le cou de chaque animal est entravé par deux
légères palettes en bois enclavées dans le joug. Les seize ou dix-huit
boeufs du grand wagon sont ainsi attelés en quelques minutes, non
sans force éclats de voix.