souvenir de l ’illustre voyageur qui, le premier, aborda ces parages.
Cette seconde chute est verticale. Une lie la sépare aussi de la suivante ;
mais à cet endroit, la vapeur qui se dégage du tourbillonnement de
cette avalanche liquide est telle qu’il n’est pas possible de la distinguer;
les deux chutes semblent n’en former qu’une seule. C’est, à
notre avis, la partie la plus grandiose des Yictoria Falls. 11 est impossible
de ne pas être fasciné par cette énorme masse d’eau qui tombe
avec fracas, rebondit et s’éparpille en poussière. Elle constitue l’atmosphère
opaque que nous avons sous les yeux ; le soleil s’y joue et forme
des arcs-en-ciel superposés d’une grande beauté.
Cependant, pour ne pas prendre un bain trop prononcé, nous devons
nous arracher à notre contemplation et continuer notre promenade.
En effet, quoique le ciel soit d’un bleu intense, nous sommes impré“
gnés d’eau; à de certains moments, la pluie ne pourrait pas mieux
faire. C’est une véritable température de serre chaude.
Encore une île, cette fois-ci bien visible et nous sommés en vue
de la quatrième et dernière chute. Elle s’étend sur; un long parcours
et si, à cette époque de l’année, elle n’impressionne pas comme ses
soeurs, son caractère n’en frappe pas moins le spectateur : ses
eaux divisées par les rochers forment une succession de gerbes qui
affectent des formes diverses.
11 m’est difficile d’établir une comparaison entre le Niagara que
j ’ai visité il y a quelques années et les Victoria Falls. Elles ne sont
guère comparables. Grâce à leur volume d’eau très considérable, les
chutes américaines sont peut-être plus imposantes, tandis que les
chutes africaines l’emportent en tout cas au point de vue du pittoresque.
Mais qui dira l’impression produite au moment de la saison
des pluies par ce spectacle grandiose !
Nous avons le plaisir de rencontrer aux Victoria Falls le Dr. Arnold