toute gravité et que toute action agressive dudit Comité compliquerait
gravement sa position. Sir Hercules Robinson, le haut commissaire de
Sa Majesté la reine Victoria, arrivera samedi prochain à Pretoria.
Le Comité espère que les habitants de Johannesburg comprendront
l’absolue nécessité de la préservation de 1 ordre.
« Le gouvernement du Transvaal a donné l’assurance que ses
troupes ne marcheront pas contre Johannesburg; il ajoute en outre,
qu’il ne donnera pas de prétexte à un conflit. Néanmoins, le Comité
a pris les précautions nécessaires pour ce qui regarde la sécurité
publique. »
P a r o rd re d u Comité :
(Signé) Le secrétaire, J. Pe rcy F itzp a tric k .
Aussitôt après la bataille de Dornkop, les Boers ont emmené Jameson
et le reste de sa troupe comme prisonniers à Prétoria; le butin de
guerre comprend huit mitrailleuses Maxim et trois canons de campagne
du calibre 0,075.
Les Boers se concentrent de toutes les parties du pays; la population
de Johannesburg est moins démonstrative que les jours précédents.
Quoique la ville n’ait rien perdu de son aspect guerrier et que
les volontaires continuent énergiquement à s’exercer, aujourd’hui
samedi, l’arrivée du haut commissaire anglais à Prétoria est attendue
avec impatience.
Johannesburg est déjà entourée, a une ceitnino -distance, pai
un cordon de plusieurs milliers de BoerS; mais il est à prévoir
qu’aucun événement important ne se produira avant après-demain,
car les Boers, fait à noter et tout à leur honneur, ne se mettent jamais
en campagne le dimanche; le président Krüger ne permet,, sous aucun
prétexte, que les affaires d’État soient engagées ce jour-la.
Le 5 janvier nous avons été jusqu’au camp des volontaires qui gardent
le nord de la ville. Ils sont cantonnés dans un orphelinat; campement
pittoresque : ici des chevaux sont au piquet, là des tentes sont
dressées et de tous les côtés nous voyons des groupes de volontaires
accoutrés d’une manière disparate. Ils appartiennent à diverses catégories
sociales. Nous nous avançons en voiture jusque près de l ’endroit
où doivent se trouver les premières avant-gardes des Boers. Comme
toujours, selon leur tactique habituelle, ces hommes sont invisibles;
nous n’apercevons que des chevaux qui paissent tranquillement. Cette
belle matinée ensoleillée au milieu de cette campagne verdoyante
n’évoque que des idées de paix.
6 janvier. — Ce soir, le « Reform Committeo » reçoit de Prétoria,
par le chargé d affaires de Sa Majesté, l’avis suivant du gouvernement
du Transvaal : Johannesburg doit, avant tout, déposer les armes avant
que les griefs de sa population soient discutés. A cette condition seulement,
Jameson et sa troupe seront remis entre les mains des autorités
impériales de l ’Angleterre pour être jugés. La réponse à cet ultimatum
devra être faite d a n s je s vingt-quatre heures, — jusqu’à mardi à
quatre heures du soir.
Le « Reform Committee » finit par accepter cette proposition.
7 janvier. Le chargé d’affaires de l’Angleterre au Transvaal, sir
J. de Wet, arrive à Johannesburg. En présence de sept mille hommes, il
prononce un discours éloquent, par lequel il engage chacun à accepter la
proposition du gouvernement afin de sauver la vie de Jameson et d’empêcher
un conflit qui pourrait avoir des conséquences terribles.