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a encore vu des lianes tendues depuis la résidence royale jusqu’au
dehors de Léalouyi, dans le but d’arrêter les mauvais esprits.
Les ténèbres sont épaisses et les difficultés nombreuses, mais ces hardis
pionniers de l’Évangile peuvent déjà enregistrer bien des victoires.
M. Coillard exerce un grand ascendant sur Léwariika; un marchand
d’esclaves, métis portugais que j ’ai vu l’autre jour, est arrivé ici
avec l’intention de demander au roi l’autorisation de traverser son
pays pour aller plus à l’est s’approvisionner de sa triste marchandise.
Le roi qui, en cela, agissait contre son propre intérêt matériel, car le
marchand d’esclaves lui aurait offert évidemment de riches cadeaux,
ne lui a pas permis de continuer sa route et l’a forcé ainsi à battre
en retraite. N’est-ce pas là, parmi beaucoup d’autres exemples, une
preuve remarquable des résultats merveilleux obtenus sur ce roi sauvage
par les enseignements de M. Coillard!
Lorsque mon séjour sera terminé, je descendrai Je Zambèze en
canot jusqu’à Kazoungoula, voyage dont j ’entends dire des merveilles ;
je visiterai aussi les stations missionnaires de Nalolo et de Séshéké.
3 septembre. S Le roi Léwanika a mis à ma disposition un léger
canot de chasse, monté par de vigoureux bateliers qui font voler mon
embarcation. De cette manière, pour répondre à l ’aimable invitation
que m’ont faite M. et Mme Béguin de visiter leur station, je puis franchir
en un jour la distance qui sépare Léalouyi de Nalolo.
Nalolo, station dépendant de la mission du Zambèze, a été fondée
en 1894, par M. et Mme Béguin, de Neuchâtel. Mme Béguin est la fille
de M. le professeur et pasteur Charles Porret, de Lausanne. Je suis
confondu en pensant qu’une année à peine s’est écoulée depuis que
M. Béguin dressait sa tente sur la grève du grand fleuve. Aujourd’hui.