13-28 février. — Quelle satisfaction, tout en respirant avec délices
les 'vivifiants effluves maritimes et en jouissant du spectacle varié
qu’offre l’Océan en ses aspects divers, de pouvoir se dire que le but
proposé au départ de notre lointaine expédition, a été atteint......
Elle se tourne, la dernière page de ce chapitre émouvant, dont le
souvenir restera gravé au plus profond de mon âme.
A b o rd , un lien vivant me relie encore à cette terre africaine qui
une fois entrevue, en dépit de tout, ne peut être oubliée. Sur ce
navire, qui m’emporte vers les brumes du Nord, je retrouve des
zèbres, des singes, des oiseaux de tous genres : malheureux captifs
qui, au loin de leur lumineuse patrie, s’en vont peupler les jardins
zoologiques de l’Europe. Souvent je vais les visiter et je les plains :
plus jamais ils ne se mêleront à ces brillants escadrons qui, en un
galop effréné, brûlent l’espace des solitudes immenses— Une, cage
étroite, aux barreaux rigides, remplacera pour eux les splendeurs
de la forêt vierge.... Us ne pourront plus déployer leurs ailes sous
l’immensité de la voûte azurée du ciel africain—
1" mars. — Tout le monde sur le pont!... Le phare d’Ouessant,
dressé sur les côtes de Bretagne, est eti vue : avec son apparition
dans la nuit, nous saluons la vieille Europe....
2 mars. — Nous débarquons à Southampton.
P our terminer ce livre, je ne saurais mieux faire que de témoigner
une fois de plus à M. Coillard, le vénéré fondateur de la Mission du
Zambèze, ainsi qu’à ses Collaborateurs, ma haute estime pour la belle
oeuvre de civilisation chrétienne qu’ils ont entreprise au Pays des
ba-Rotsi.
Je tiens, en outre, à remercier les Missionnaires du Zambèze de
leur excellent accueil, à les assurer de mes sentiments d’amitié et des
bons souvenirs que je leur garderai.