e s t a sse z rapide, de 50 pieds sur 3 kilomètres. P u is v ien t un affleurement
r o ch eu x ; n ou s trouvon s la première* eau dans des m a r e s.en tr e c ou p é e s de
r och er s. La direction su iv ie va du nord e st au sud-ou est. Les versants de la
v allé e ne tardent pas à devenir plus esca rpé s; le lit de la rivière se remplit
d’eau et le courant s ’y d e ssin e nettement.
A environ 8 kilomètres plu s en aval, un a ffluent considérable, v enant de
l’e st, se je tte dans la Machilé; il f o rm e l son confluent avec c e tte dernière une
la rg e nappe d’eau, en aval de laquelle le courant e st a sse z fort.
S u iv an t d ’une manière générale c e tte direction, nou s a tteig n o n s le point
de 16° 21' de latitude. À la sortie d ’un terrain pierreux, la vallée prend une
largeur d ’environ 150 mètres; la rivière se de ssè ch e peu à peu et ne se révèle
que par de l’eau sta gnante; mais aussitôt que le terrain devient roch eu x, elle
s e dessin e de nou veau , e lle g r o ssit en volum e et cou le rapidement, a vec bruit.
P rès du poin t de 16° 35' de latitude, elle fait soudainement un coude prononcé
à l’e s t e t, après un e course de 10 ou 12 kilomètres dans c e tte direction', elle
sort d ’un e chaîne de co llin e s roch eu ses pour entrer, à une altitude approximativ
e d e 3400 pieds, anglais (1040 mètres), dans un e la rg e vallée tou rb eu se, où
elle in c lin e de nouveau brusquement vers le sud ; elle sem ble de nouveau
sta gn an te, presque à sec à certains endroits. À un autre cou d e , mais moins
pronon cé, ,à l ’e st, par 16° 4 8 ' de la titu d e , le courant devient de nouveau
perceptible. De c e point-là, en contin uant la marche en avant n ou s observons*
sur un e sp a ce de 70 à 80 kilomètres, le s mêmes caractères et, de nou veau , la
rivière c o n siste en un e série d’é tan g s profonds sép arés par des e sp a ce s de
terrain s e c . Elle e st ici assez considérable pour que des hippopotames y vivent.
La con tr é e e st maintenant mo in s vallon né e; la rivière srelie des é tan g s et
traverse des bandes de terrain de ssé ch é sur un parcours de 8 ou 10 kilomètres
avant d ’atteindre la Kasaia, qui e lle-même s e je tte dans le Zambèzc à „2 ou
3 kilomètres plu s au sud; à c e point-là le s mares c e s s en t complètement : tel
e st le r ég im e de la Machilé pendant la sa ison sèche . A l ’époqu e des plu ies,
c e tte rivière se remplit d ’eau et cou le depuis sa sou r ce ju sq u ’à son em b ou ch
u r e .
Il n ’en r este pas mo in s c e fa it cu r ieu x , que lorsq ue je l ’ai vu e , c e tte rivière
p résentait alternativement un courant et des mares sta gn an tes. Même dans la
sa ison des p lu ie s, e lle se déverse dans un large m a r é ca g e , dont le s eaux son t
drainées dans la Kasaia. P a r tou t où le sou s-so l est roch eu x e t où la pente e st
u n peu pronon cée, la Machilé c o u le en to u te sa ison . Là où la contrée est
m oin s a c c id en té e et. où le so l e st tou rb eu x, le s é tangs, qu i se succèdent,,
c on stitu en t à eu x s eu ls to u te la rivière, qu i par p la c e s, e s t coupé e dans son
cours.
S i nou s co n sid é ro n s la rivière depu is son em bou ch ure, en amon t, nous
APPENDICE IL
voyons quë la petite e st faible, ju sq û ’à Ce qu'e nou s a lte ig n o n s le poin t 1 0 '3 5 ',
où nou s sortons de là vallée du Zambèzc, pour pénétrer' dans des co llin e s
roch eu ses. Après le s avoir traversées, on trouve au delà de c es dernières une
chaîne principale d e co llin e s sablonn eu ses élevées, qui forme le fa îte d e s eaux
du Zambèze et de la rivière Kafoukué. Cette chaîne s’étend approximativement
du n o rd -ou e st au su d -e st. C’e st dans c e tte chaîne que tou s le s affluents de la
rive g au ch e du Zambèze, compris entre Kazoungoula e t Léalouyi; prennent
leur source.
La région traversée e st couverte par une épa isse vég éta tion . Dans le s parties
du pays formées de tèrrains d ’alluvion, elle Se* compose de hau tes forêts
parsemées de ta illis. Dans le s parties ro ch eu se s, la forêt n ’attein t pas le s
mêmes dimen sion s e t le s taillis so n t beaucoup plu s épa is; ils.fo rm en t même à
de certains endroits un e ju n g le presque impénétrable.
Pend ant le s mois d ’hiver la température au milieu du jou r e t à l'ombre varie
entre 25 e t 30 degr és cen tig rad e s. Les nu its son t fraîches. N o u s avons eu une
forte g e lé e à la sou r ce de la Machilé par 16° 9' de la titu d e sud.
La population e s t c lairsemée ; il e st difficile en Afrique de l'estimer, car le s
v illa g e s son t c a ch és dans le s ta illis; plu sieurs tribus v a ssa le s des b a-Rotsi
hab itent c e distr ic t; le s habitants son t to u s armés d ’a ssa g a ie s; le s ma-Nkoya,
vers la source de la rivière, son t armés d’arcs e t de flè che s empoisonn ées.
Le g ibier e st très abondant : lion s, bu ffles, z èb re s, plu sieur s variétés d ’antilop
e s; le s hippopotames se trouvent dans la Machilé comme dans le Zambèze;
le s éléphants e t le s rhinocéros so n t rares. Les girafe s e t le s au tru ch es n e se
r encontrent pas sur la rive g au ch e du Zambèze. »
Le chapitre de l'exploration qui va suivre a é té au ssi l ’objet d'un rapport qu e
j ’ai présenté à la m êm é s é a n c e de la S o c ié té Royale de Géographie de Londres
le 4 jan vier 1897, rapport que j ’ai remanié d ep u is.
Après l ’exploration de la rivière Machilé,.M. Percy-C. Reid considère la tâche
q u ’il s ’é tait imp o sé e en partie terminée; nou s n ou s don nons donc r endez-vous
pour plu s tard à Kazoungoula, à la jon ction du Linyanti e t du Zambèze, e t je
me décide à traverser, direction n o rd -ou e st, le p ays des b a-Rotsi ju sq u 'à
L éa louyi, r ésidenc e du roi Léwanika.
1 oe août. — Je pars a v e c v ingt-c inq hom m e s e t j e campe à la n u it tombante
sur le s bords de la rivière Kakoma, affluent de la rive droite d e la Machilé.
2 août. Après avoir traverse le lit mar é ca g eu x d ’un autre tributaire de la
Machilé, la Ramaroba (Wamaroba), terrain mou vant recouvert d ’h erbes où
n ou s en fon çon s dans la bou e ju sq u 'au x g en o u x , et le lit du Kamitué a c tu e l