Razzias.
Corvées.
Tributs
et
Impôts.
Les
Maboutou.
Les
Likomboa.
Gambéla
ou Premier
Ministre.
Les ba-Rolsi, eux-mêmes, ne peuvent pas être réduits à l ’esclavage.
En temp s de guerre, des razzias son t opérées en grand; le s esc lave s doivent
être présentés au roi avant d’appartenir à leurs maîtres.
Tous le s sujets du roi, excepté le s ba-Rotsi, sont corvéables. Les champs
de Léwanika, qui couvren t le pays, son t cultivés par le s corvéables. Ce sont
en général des femmes qui travaillent la terre et construisen t le s huttes.
Du hau t en bas de l ’é ch elle hiérarchique, le s ch e fs peuvent ex ig e r des corv
ées e t le malheureux qui dépend sou v en t de plusieurs maîtres, doit, à première
réq uisition , quitter son propre travail; il ne peut réclamer aucun
payement ni aucun e nourriture.
L es corvées comprennent au ssi le s services de m e ssagers, de bateliers, de
pêcheurs, de ch a sseu r s, de p orteurs, de coupeurs de bois, d’herbe, de roseaux, e tc.
En outre, certaines peuplades doivent annuellement au roi un tribut'déterminé
de canots, de b o is de construction, de bétail, de grain, de lait, de miel
s au v a g e , de p o isson , de gibier, de peaux de fau ves, de fers de lan c e s, de houes,
de h a ch e s, e tc . Coutume singulière : lorsque le s tributs son t apportés au roi,
il en prélève lui-même de nuit c e qui lu i conv ient; ils sont ensuite transportés
sur la place publique où le roi s ’en approprie encore, par un second choix,
une partie, pu is il distribue le reste à ses chefs.
L’ivoire c on stitu e l'un des revenus le s plu s importants du roi Léwaiiika; on
peut calculer que la livre d’ivoire vaudrait à Léalouyi de 6 à 7 francs.
Les maboutou sont en général des fils de ch e fs, des jeu n e s g en s dont le roi
fait sa garde personnelle. Ils sont â g é s de quinze à trente ans; ils couchent
devant la porte du roi ou dans le s environs immédiats de sa résidence. Chacun
a une tâ ch e spé ciale; le s uns sont ch a rg és de préparer la nourriture du roi, de
couper son b o is, de piler son grain, tandis que d’autres n e tto ien t ses fourrures,
sa liter ie ; ils doivent suivre le roi dans tou s s e s déplacements.
Les Maboutou peuv ent devenir des ch e fs p lu s ou moins importants, des
so rtes de g é ran ts, e t suivant leurs capac ité s arriver à la d ign ité de likomboa.
Ce son t des hom mes de tou t âg e , que le roi ch o isit lui-même et qui sont ses
serviteurs personnels. Ils ont leurs h u tte s à part ; ils surveillent le s différents
servic e s de la maison du r o i, fon t travailler ses e sc la v e s, serrer le grain dans
le s gren iers; ils in sp e c ten t le bétail; leu r situation e st tr è s enviée e t très
appréciée. Au poin t de vue politiqu e, le s likomboa doivent toujours prendre le
parti du roi; au lékliotla, ils son t a s sis à sa gau ch e .
La charge du pays la plu s en vue e st c elle de gambéla ou premier ministre
qui r eço it le s affaires e t le s présente au roi sbus leur, forme la plu s brève.
P u is viennent d’autres ministres. Les membres de la famille royale prennent
part au lékhotla.
Inconséqu en ce cu r ieu se déjà mentionnée, chez le s ba-Rotsi où, comme dans Mokouaé.
tou te s le s contrées non soumises à l’influence du christianisme, la femme est
très loin d ’être Légale de l ’homme, la soeu r aînée du roi jo u it pourtant des
mêmes droits que son frère, le s mêmes tributs lu i so n t payés; e lle porte le
titre de Mokouaé, soit de reine; e lle a une résidence particulière.
La liste des châtimen ts et des supplice s serait bien lon gu e à énumérer : Châtiments
pour rien, un retard, un ordre mal ex écuté, un u sten sile brisé, le serviteur, Supplices,
l ’e sc la v e , l ’enfant, aura le cou serré p a r le s main s du maître ju sq u ’à tomber
à terre sans c on n a issan c e; quelquefois le malheureux ne revient pas à la vie;
comme cela e st arrivé récemment à Séshéké, où, sur l’ordre d e la princesse,
une servante qui s ’é ta it servie d ’un objet q u ’elle n ’aurait pas dû tou ch er, fut
punie de c e tte manière. Que dire a u ssi de la terrible courbache dont chaque
coup entame la chair !
L’année dernière, une petite fille de Kazoungoula vola du m a ïs; la propriétaire
du champ, une femme â g é e , sa isit l ’enfant et lu i m it la main dans le
feu ju sq u ’à c e qu’elle fû t carb onisée; l ’enfant mourut le lendemain.
Un v oleur de chèvres fut puni d’une autre manière : le malheureux eut
le s mains, et le s pieds lié s , p u is pend ant to u t un jou r, il fut c o u ch é sur le
dos, la face au so leil ardent; le ch e f, à la fin de la jo u rn ée , ne considéran t
pas la punition comme suffisante, lui coupa de ses propres mains le s deux
oreilles.
Un malfaiteur sera lig o lté , pu is placé sur le p a ssa g e d’une co lon n e de séroui,
le s terribles fourmis guerrières, et il sera graduellement dévoré v ivant par e lle s.
A Léalouyi M. Coillard e st pourtant arrivé à supprimer l’épreuve terrible de
l’eau bou illante; le m a lh eu reu x / a c cu sé d’avoir je té u n mauvais sort à l'un
de ses sem blables, devait tremper ses mains dans de l ’eau en ébullition. Une
fois le s mains é ch audé e s, l’a c cu sé é ta it placé de force sur un chevalet et un
p oison v io len t lui é ta it adm inistré; pu is il é tait brûlé vivant encore.
Quant à la religion naturelle des Zambéziens je ne pu is pas mieux faire Religion,
que de reproduire, avec son autorisation, l ’appréciation de M. Coillard.
■ « Chez le s Zambéziens, le sen timent relig ieu x e st p lu s développé que dans
aucun e autre tribu de c e tte partie de l’Afrique. San s avoir d ’id o les e t de fé tich
e s ils rendent h om mage non seu lem en t aux mânes de leurs anc ê tr es, q u ’ils
co n su lten t ou apaisent au besoin par un sacrifice, mais a u ssi à u n ê tre suprême
(Nyambé) qui symbolise le so leil e t dont la femme e st symbolisée par la lun e.