glissante et traverser «1rs mares où IVuu arrive aux genoux. Près
de la rivière profonde, nous voyons avec plaisir un indigène uecourir
du village voisin, l'oue une poignée de perles blanches, il nous passe
les uns après les autres sur la rive opposée ; son canot u élé creusé
dans un tronc d’arbre.
L’un des porteurs, mo-Shoukouloumhoué de ntiissunce, predile de
UNE HALTE!
D’après une photographie de l'auteur.
ce moment do repos pour faire du feu a sa maniéré. Il introduit
une longue baguette de bois très dur qui finit par s user comme
un crayon, dans un morceau de bois très sec; il la fait tourner
vigoureusement entre ses mains, en tenant à proximité des fibres végétales
desséchées, lesquelles ne tardent pas à s’enflammer. La seconde
opération consiste à mettre un peu de tabac dans un roseau; il
en bouche l’une des extrémités avec de l’herbe, puis de cette
pipe improvisée, il fife avec délices deux ou trois bouffées do fumée et
il passe 1 instrument A ses amis particuliers, qui en usent de môme.
lin somme, ces hommes fument peu; ils préfèrent le tabac à priser,
cultivé et préparé dans le pays. Il joue un grand rôle dans leur
existence ! lorsque en voyage, ils rencontrent des personnes db leur
connaissance, après s’fttre accroupis et, selon l ’usage, avoir frappé des
UN PAYSAGE AU PAYS DES BA-KOTS1.
Dessin de Boudier. D'après une photographie de l'auteur.
mains, ils s’offrent du tabac qu’ils portent dans une petite gourde
suspendue à]leur ceinture; ils en versent dans la paume de leurs
mains et chacun en prend une pincée.
Je ferai remarquer ici que les salutations souvent fort bizarres des
indigènes de ces contrées, varient à l’infini suivant la position de
l ’individu et le genre de relation que l’on entretient avec lui. C’est
ainsi que, Jors d’une rencontre, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire
en voyant l’un de mes hommes cracher aimablement sur l’épaule
d’un passant; signe d’amitié qui, certainement, serait peu apprécié
en Europe.