pour un certain temps, nous rejoint ici. Il remplira les fonctions de
sous-officier auprès de nos hommes. Comme le cuisinier Jonnes, il
est d’origine hottentote, un « yellow man », homme jaune. Il est
accompagné de trois serviteurs indigènes qui, chaque soir, lui
construisent un « skerm » où il a toujours sa carabine à portée de
la main. 11 se suffit complètement à lui-même’ et il est homme de
ressources.
Nous jouissions dans l’après-midi d’un moment de repos, lorsque,
soudain, une paire de lions est signalée dans les environs du campement;
nous sautons sur nos rifles et les poursuivons dans la brousse
épineuse. Reid a la bonne fortune d’abattre la lionne presque à bout
p o rtan t; la bête agonisante trouve encore la force de mordre
Swatt, un épagneul, le plus courageux des chiens. Il faut quatre
hommes pour transporter le fauve, à la grande joie de nos
gens qui se forment en cortège et entonnent un chant de victoire,
répétant, comme un refrain : « Le grand chef est mort, il ne
reviendra plus : -
Cette superbe lionne mesure deux mètres cinquante-trois centimètres
de la pointe du mufle au bout de la queue; de l’extrémité de
la patte au garrot, sa hauteur est de quatre-vingt-cinq centimètres;
le tour de sa taille compte un mètre neuf centimètres; enfin les
canines de sa mâchoire supérieure ont près de quatre centimètres et
demi de longueur. Ce qui frappe surtout, en l’animal une fois
dépouillé, c’est la puissance des membres antérieurs, la largeur des
pattes, armées de griffes acérées.
17 juillet. - La victoire de la veille a été chèrement achetée. Pendant
la nuit, deux de nos chevaux, celui de Reid et le mien, ont été