droite, au village de Likomouiya; c’est le dernier enclos à bétail du
roi Léwanika; pour la dernière fois aussi,' Boumoé m’y fait chercher
de l’excellent lait caillé.
Plus de bétail! La mouche tsé-tsé reprend son empire; nous verrons
donc bientôt des buffles car, comme nous l’avons déjà observé, la
tsé-tsé se rencontre dans les régions fréquentées par ces animaux ;
est-il nécessaire de répéter que les bêtes sauvages ainsi que les hommes
sont réfractaires à la piqûre de la mouche tsé-tsé, mortelle seulement
pour les animaux domestiques?
Nous rencontrons, à deux reprises, trois hippopotames. En aspirant
l’eau qu’ils rejettent bruyamment, ils s’ébrouent, comme le
feraient de puissants chevaux; ils plongent, puis ils reparaissent à la
surface.
La rive gauche du fleuve est garnie d’une épaisse bordure de grands
roseaux à grappes blanches. Avant la tombée de la nuit, nous franchissons
les petits rapides de Mouchia. Un hippopotame nous salue
d’un grognement sonore, sans harmonie. Nous établissons le campement
sur un îlot couvert d’un sable blanc qui grince sous les pieds
d’une manière étrange.
En face de nous, sur un bas-fond, à environ 200 mètres, une paire
d’hippopotames se disposent au repos de la nuit. L’un d’eux a son
corps énorme et inesthétique presque entièrement hors de l’eau. J ai
entendu dire par un chasseur africain très expérimenté, que ces bêtes
chargent quelquefois sur terre ferme; mais un rien les arrête, car leur
structure ne leur permet pas d’enjamber le moindre obstacle.
Jusqu’à Sénanga, nous étions dans la plaine du bo-Rotsi. Les rives
du fleuve sont plus ou moins dénudées ; grande plaine avec nombreux
villages et postes de bétail. A partir de Sénanga, nous sommes dans
les gorges du bo-Rotsi. Sur les deux rives les deux chaînes de collines