fond d’une vallée surplombée par des collines basses, dont le sommet
seul est couronné d’arbres. Un coude accentué la fait remonter dans
la direction nord et le pays, surtout sur la rive droite, ne tarde pas
à s’ouvrir de nouveau; nous distinguons dans le lointain une série
d’ondulations de terrain boisé; c’est là que j ’eus encore la bonne
chance de tuer un reedbuck (Cervicapra arundinac'ea) et que Reid
abattit un oribi {Nanotragus scoparius)Yi l’une des plus petites antilopes
connues.
31 juillet. S - Un troupeau de gnous ayant eu l’idée de s’avancer
trop près de notre campement, dut subir les conséquences désastreuses
de sa curiosité; il a approvisionné largement notre garde-
manger. Ici nous remarquons de grosses fourmis noires, à tête plate
armées de pinces, dont elles savent se servir à nos dépens.
33 juillet. ^ SN o u s traversons à gué deux affluents de la Machilé,
qui ne sont pas indiqués sur nos cartes, et que les indigènes appellent
Kanimba et Kamakara. Ma caisse à munitions, sans grand dommage
heureusement, tombe à l ’eau à cette occasion.
Nous passons près de quelques huttes ; elles sont en chaume
et entourées, probablement par crainte des fauves, d’une haute clôture.
J ’observe près de là un forgeron indigène. 11 confectionne ce qui
semble être une hache; une grosse pierre lui sert d’enclume, son
aide attise le feu en faisant fonctionner un soufflet plus que rudimentaire.
Le minerai de fer doit donc exister dans le pays?
Plus loin, voici une vaste plantation de melons d’eau et de courges.
Une femme est en train de les couper en petits quartiers qu’elle fait
sécher au soleil.
Nous avons parmi nos porteurs seulement deux ba-Rotsi de la tribu
régnante; les autres appartiennent aux peuplades soumises : ma-
VILLAGE MA-TOTÉLA ET ORS.NIEIIS A GnAI.NS.
D e s s in d 'O n lc v a y . D ’a p r è s u n e p h o to g r a p h ie do l’a u to u r .
Totéla, ba-Tokar etc. Nous avons même un mo-Shoukouloumboue
(nord-est) ; il est privé de ses quatre incisives centrales et latérales
supérieures. Suivant l ’usage, un jeune homme de cette région ne
pourrait pas songer à prendre femme, s’il ne procédait pas au
préalable à cette opération, car, disent les ma-Shoukouloumboué
(Mashikolumbwe), ces dents ressemblent à celles du zèbre.
Arrivé à l’étape, chaque groupe s’établit à part, ce qui fait que le
soir notre tente est entourée par six ou sept feux de bivouac; cela ne
les empêche pas de se rendre visite mutuellement pour rire et causer.
A la lueur des flammes, nos hommes se racontent les faits et incidents