En somme, Pirie et S..., chargés comme ils Pétaient, ont eubeaucoup
de peine à atteindre Boulouwayo; depuis Tamaselsie, ce trajet leur a
pris trente-deux jours, « it was liell » — c’était l’enfer, me dit Pirie.
9 décembre. — La perte de mes collections m’est très sensible.
L’expérience m'a appris que dans une expédition du genre de la nôtre,
le premier principe pour réussir est de ne jamais se laisser décourager,
quoi qu’il arrive et tant qu’une lueur d’espoir existe encore. Aussi je
me mets en campagne. G race à la complaisance de notre agent à
Boulouwayo, M. Bl..., je tente le sauvetage de mes collections et je
finis par trouver l’homme nécessaire en la personne de Harry, un
métis. 11 connaît, pour y avoir été, la mare de Tamasetsie; il partira
demain avec un chariot léger et six boeufs en bon état.
Je-ne puis pas les attendre; mais je donne toutes les indications
nécessaires àM. Bl..., pour qu’en cas de réussite il me les fasse parvenir
en Europe h
Jeudi JS décembre. q u i t t e Boulouwayo demain. Ce pays est
encore si peu connu que je ne puis me remettre en route sans faire
part de quelques observations et réflexions que m’a suggérées le séjour
que j ’y fis.
Quelle preuve de l'énergie de la race anglo-saxonne que la vitalité
de Boulouwayo, cette ville née d’hier. Elle n’a pas deux années d’exis1.
11 a réussi. Peu de temps après avoir débarqué en Europe, je reçus, à ma grande
surprise e t satisfaction, l’avis de l’arrivée de plusieurs de mes colis à Southampton ; ce
qui m’a permis de faire figurer du 4 juillet au 16 octobre 1896 à l’Exposition nationale
suisse de Genève, la plus grande partie de mes collections. Ce qui manque a été probablement
pillé p a r les indigènes.