harem, afin d’embrasser la foi chrétienne; elle perd de ce chef la
plupart de ses avantages matériels.
Les catéchumènes indigènes se sont divisé Léalouyi en deux parties,
où ils vont régulièrement évangéliser, pénétrant malgré les mauvais
traitements, chez les habitants les plus hostiles.
Que dire aussi de cette école si bien tenue ! Quelle vie de dévouement
que celle de ces missionnaires dont tous les instants sont si
occupés! Ils trouvent encore le moyen de soigner des malades. La
venue d’un médecin-missionnaire serait accueillie avec joie. Au
point de vue matériel, que d’obstacles à vaincre! Comme dans les
autres stations du Zambèzé, la maison rectangulaire qu’habitent
M. et Mme Ad. Jalla, ses dépendances, l’église, ont été construites
par eux-mêmes *. Vu les dégâts causés par les termites, les toits en
chaume sont à réparer fréquemment; il en est de même des murailles.
Tout doit être prévu et calculé d’avance ; les caisses envoyées d’Europe
mettent, pour arriver à destination, une année et quelquefois
davantage.
Avec cela, comme ils sont joyeux, nos missionnaires, hospitaliers,
et bons !
Nouvelle visite à Léwanika; il savait mon désir d’assister à une
séance du lékhotla, où il juge lui-même. Quoique la journée soit déjà
avancée, il fait donner le signal par le tambour. Précédé d’un joueur
de sérimba et d’un porteur de siège, il se rend à la place publique,
où il s’assied au pied d’un arbre à caoutchouc ; nous nous plaçons près
de lui. Ses musiciens, dont les instruments sont figurés par des tambours,
des kangombio, des sérimba, ce dernier est composé de calebasses
évidées, surmontées de planchettes de bois sonore qui sont frappées
1. Un dévoué artisan-missionnaire, M. Waddeli, leur a été d’un grand secours.
avec un petit marteau, vont à distance respectueuse, se mettre en
face de leur auguste maître.
Les likomboa, serviteurs personnels du roi, et les membres de la
famille royale se rangent d’un côté; le premier ministre et les dignitaires
de l’autre. De toutes parts débouchent des chefs et des sujets
l ’ü N DES CONSEILLERS DU ROI LÉWANIKA.
D ’a p r è s u n e p h o t o g r a p h i e d e l ’a u t e u r .
qui se groupent suivant leur degré hiérarchique. Les femmes n’ont
pas le droit de paraître sur la place publique pendant la durée du
lékhotla. Bientôt plus de deux cents hommes sont accroupis sur le
sable.... Tous, en arrivant, se mettent à genoux, s’inclinent profondément
en frappant des mains. C’est l’hommage appelé kandéléla.
Les indigènes, à leur retour de voyage, viennent à une centaine
de mètres faire le shoaléla devant le ro i, salutations très compliquées,
entremêlées de cris et où le front touche souvent la poussière.
En voici un qui arrive de loin, et il demande au roi de pouvoir çon