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Les maisons et les cottages sont plus denses; nous arrivons bientôt
à Park Station, à Johannesburg. M. F.;, m’offre l'hospitalité chez lui
pendant mon séjour dans cette ville.
Johannesburg est en pleine effervescence ; il y règne actuellement
une grande panique. Les chefs de famille mettent leurs femmes et
ieurs enfants à l’abri d’un danger éventuel. Les trains pour le sud
sont pris d’assaut-
La cause de cette situation anormale peut être expliquée en deux
mots l i a population de la ville compte au moins quatre-vingt mille
habitants dont soixante-quinze pour cent se composent d’étrangers
les «, uitlanders »; ce sont c0s derniers qui ont fait la prospérité du
pays. Pas besoin de dire que la majorité des « uitlanders » est formée
par des Anglo-Saxons. Ils demandent depuis longtemps au gouvernement
du Transvaal le droit de vote, ainsi que certains autres avantages,
mais les autorités du pays font systématiquement la sourde
oreille. Le? « uitlanders » ont-ils encore d’autres mobiles? C’est ce
qu’il est difficile de savoir.
Quoi qu’il en soit, afin de donner corps à leurs revendications et
pouf exercer une pression sur le gouvernement, ceux-ci ont fondé la
« National Union » qui vient de lancer un manifeste au peuple du
Transvaal où sont clairement énoncés soit les griefs, soit les droits
dont veulent jouir les étrangers. Il est ouvertement question dans le
public d’organiser une force armée volontaire; en un mot, Johannesburg
est sur le point d’entrer en rébellion.
30 dêcembrem— Je vais remettre une lettre d’introduction à
M. L. P ..., le président de la chambre des mines. Il est aussi l’un des
chefs du mouvement mentionné plus haut. Je reçois de lui une carte
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