AU PAYS DES BA-ROTSI.
lieu de repos d’un homme ï car les hommes seuls fabriquent ces
ustensiles, tandis que là, des restes de poterie nous montrent le tombeau
d’une femme; seules, elles s’adonnent à ce genre de travail.
Plus loin, une queue de buffle fixée en terre au bout d’un bâton,
nous donne à coup sûr l’emplacement de la dernière demeure d’un
chasseur; sur une autre tombe, la hutte du défunt a été transportée et
brûlée, signe certain qu’il a été pendant sa vie un méchant homme.
En agissant de cette manière, ses proches croient l’empêcher de
revenir sur terre. De la bière, du grain sont souvent répandus sur ces
tertres pour l ’usage du trépassé.
Chose triste à dire, aussitôt qu’une personne est moribonde, on
creuse la fosse ; parfois, l’individu est mis en terre râlant encore.
La fièvre et la petite vérole sont les maux dont les indigènes souffrent
le plus. Sékomé m’apprend que dix de ses enfants sont morts
de la petite vérole; pour cette dernière maladie, le seul remède employé
consiste à tremper le malade dans l’eau, alors qu’il en est à la période
la plus aiguë de la maladie. Il est évident que seules les personnes
robustes peuvent résister à ce traitement énergique! Sékomé, comme
du reste beaucoup de ses compatriotes, porte sur son visage des cicatrices
profondes laissées par cette terrible maladie.-
20 septembre^ H J ’ai payé au chef trois setsiba (une brasse ou une
demi-brasse de calicot blanc) pour le passage de mes canots et tout
est prêt pour le départ; nous nous embarquons dans la matinée. Après
quelques heures de navigation, nous doublons l’embouchure de la
rivière Loumbé (Lumbi), qui opère sa jonction avec le Zambèze d’une
manière assez, tumultueuse. Une oie superbe fait une excellente diversion
au menu quotidien. Nous sommes harcelés par la mouche tsé-tsê\