entraîne, nous devrons à l’occasion être prêts à mettre la main à
tout.
A trois heures le signal du départ est donné.
Voici notre ordre de marche : le grand wagon, avec ses huit paires
de boeufs, forme à lui seul une colonne de 22 mètres; à la suite le
petit chariot attelé de quatre paires de boeufs; puis vient le troupeau,
pour le moment plus ou moins bien discipliné, des chevaux et des
ânes, ainsi que des boeufs de renfort. Les chiens gambadent à droite
et à gauche de la colonne.
Ce qui suit prouvera que, dès le début, les difficultés et les
complications d’ordres divers ne nous ont pas manqué pour tenir cet
ensemble dans la bonne ligne. Les difficultés, complications et ennuis
se sont toujours répétés sous des formes diverses, dont, certes, il
est bien difficile de se rendre compte au milieu des facilités qu’offre
la vie civilisée.
La grande affaire est d’aller toujours de l’avant, sans se laisser
rebuter, quoi qu’il arrive ; puis de savoir tirer le meilleur parti des
circonstances.
Reid, qui a une longue expérience de l’Afrique ¡n o u s est d’une
grande utilité.
Enfin, nous sommes en marche; la direction suivie est le nord.
A la tombée de la nuit, le wagon de tête s’embourbe en
traversant une ' plaine marécageuse. Nous doublons les attelages ;
malgré tous les efforts, impossible dé l’en sortir; force nous est
d’établir notre premier campement pour la nuit à l’endroit où nous
sommes échoués. Il faut aller dans l’obscurité couper du bois aux
buissons voisins et préparer le repas du soir, dételer les boeufs,
attacher les chevaux autour des wagons, leur distribuer leurs rations
de maïs, etc.
Pendant cette marche, le second « leader », ainsi que l’un des
boeufs de rechange disparaissent ; nous ne les avons jamais revus.
33 avril. — Levés à l’aube; nous voyons les boeufs qui paissent
déjà. Comme hier soir et les jours qui vont suivre, il faut faire du
FIN D’UN « TltEK » .
Photographie de l ’auteur.
fourrage. pour les chevaux, couper du bois pour cuire notre repas,
puis mettre tout en ordre au départ. Bientôt, pelle en main, il faut
dégager une roue enlizée. Les attelages sont reposés et après un vigoureux
effort, nous nous remettons en route. Nous longeons la frontière
ouest du Transvaal.
A dix heures et demie, halte ! fin du premier « trek », durée
de marchegfpour laisser paître nos animaux jusqu’à trois heures