manière générale, rendus à la science et combien, comme explorateurs,
ils ont augmenté le champ des connaissances humaines! Je ne
puis m’empêcher de rappeler que, il y a quelques années, la Société
de Géographie de Paris a honoré M. Coillard en lui conférant une
médaille.
Enfin, comment mentionner les difficultés et les privations qui
sont leur pain quotidien?
Les insectes de tous, genres constituent un véritable fléau; les
plus redoutés sont les termites, dont j ’ai déjà raconté les méfaits,
ainsi que les seroui, fourmis guerrières. Des légions de souris et dé
rats causent des dégâts incalculables ; il en est de même des
sauterelles, des serpents, sans parler des fauves ni des moustiques.
Et puis, que dire de ce soleil perfide et surtout de cette terrible fièvre
qui, en quelques heures, abat les plus courageux!...
• A ce sujet, j ’attirerai l’attention sur le fait que les blancs qui sont
condamnés — nous en avons fait l’expérience n o us-mêm es||- à un
régime de viande et de farineux, voient peu à peu leurs forces
décliner. Aussi je sens que mon devoir est d’insister pour que l’on
envoie aux missionnaires du Zambèze, le plus possible de fruits et
de légumes verts conservés.
Habitués que nous sommes, dès l’enfance, à n’avoir jamais manqué
de ce qui est nécessaire pour la vie. ces détails semblent peut-être ne
pas avoir grande importance;... seul le voyageur qui, pendant un
certain temps, a souffert de ces privations, peut les comprendre!
Parlerai-je encore de l’hostilité des chefs... des horreurs du
paganisme! Enfin a-t-on jamais réfléchi à l’isolement moral de cette
poignée d’Européens, lesquels, à des,milliers de lieues de leur
patrie, sont obligés de voir, d’entendre et de combattre, dans la
proportion de un contre des multitudes, un ordre de choses engendré
par le mal naturel qui existe dans le coeur de tout homme laissé à
lui-même. Si nous n’avons pas subi cet isolement, nous ne pouvons
nous le figurer, nous surtout, qui avons eu le bonheur de naître en
pays civilisé et qui, tous, bénéficions, même ceux qui ne veulent pas
TRÈS DES CHUTES VICTORIA.
D'après une photographie de l ’auteur.
le reconnaître, de cette influence bienfaisante apportée sur la terre
par le christianisme.
En terminant ces quelques réflexions, j ’ajouterai que, voyageur
impartial, il m’a été impossible de ne pas être frappé du dévouement
entier et complet de ces missionnaires à leur oeuvre, en dépit des
difficultés et des privations chaque jour renouvelées. Malgré tout, je
l ’ai déjà dit, comme ils savent être joyeux, hospitaliers et bons!
Quelle leçon vivante que celle de ces héroïques pionniers, ne se
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