Une fois notre repas, composé de patates bouillies et de lait caillé,
terminé, nous nous remettons en route ; nous laissons à l’ouest une
plaine où se groupent les huttes rondes de plusieurs grands villages.
Les femmes travaillent dans les champs. Elles se servent de courtes
houes et sont forcément pliées en deux pour leur besogne. Plusieurs
portent leurs enfants attachés derrière leur dos dans une peau; on
n ’aperçoit, de Ces négrillons, que la tête. Par une forte chaleur, nous
montons, pour finir la journée, une longue colline de sable, très,
dur à la marche ; , nous bivouaquons près de la lagune Ikuloé (lkulve).
16 août. — Au départ, autre colline plus ou moins boisée ; j ’y tue
deux pintades. Nous aboutissons dans la matinée au vallon de Séfoula
(Sefula), 011 coule la rivière du même nom. Nombreux villages et
grande activité dans les champs; C’est M. le missionnaire Coillard qui,
en apprenant aux habitants à dériver les eaux de ce vallon, a rendu
beaucoup de terrain à la culture.
Au milieu du jour, nous arrivons à la station missionnaire de
Séfoula elle-même, située au sommet du coteau et fondéè en 1886
par M. Coillard. C’est là que se trouve la tombe de Mme Coillard, la
fidèle et intrépide compagne de cet héroïque missionnaire. Cette station
sera occupée par M. Davit, récemment arrivé d’Europe et que
nous avons eu le plaisir de voir à Palapye. M. Coillard a continué sa
marche en avant ; il est actuellement à Léalouyi, la capitale du
royaume des ba-Rotsi et la résidence du roi Léwanika. 11 est secondé
par M. et Mme Adolphe Jalla.
Une scierie a été établie à Séfoula pour les besoins de la mission ;
c’est dans cette station que M. Coillard désirerait fonder une école pour
former des évangélistes indigènes, ainsi qu’une école industrielle.
L’ËGLISE DE LA STATION MISSIONNAIRE DE LÉALOUYI APPARAIT AU LOIN COMME UN P H A R E . . .
D’après une photographie de l ’auteur.
Les évangélistes noirs du lé-Souto que nous rencontrons à Séfoula
nous facilitent toutes choses.
/7 août. — Réveil à trois heures et quart. Une heure plus tard, nous
sommes en route et foulons bientôt la grande plaine qui sépare Séfoula
de Léalouyi ; elle est sous l’eau pendant la saison des pluies. Pour
cette raison, les villages sont tous construits sur des éminences de terrain.
Plusieurs marécages. Dans la seconde moitié de la route, nous
franchissons la rivière Néboubéla. Elle ne manque pas de grandeur,
cette immense plaine qui bordée à l’est et à l’ouest par une chaîne
de collines, semble être un ancien lac desséché.
Enfin nous apercevons la station missionnaire, dont l’église apparaît
au loin comme un phare; les grandes huttes de Léalouyi (Lialui) se