APPENDICE I.
placé au so le a devant ma len te , indiquait, à 3 heures de l'après-midi, + 42» C.
Le lendemain matin, à 6 heures, au même emplacement, il ne marquait
que H- I o C. . H
Le 12 août, 6 heures du matin, à quelques heures de marche de la rivière
Molondo (affluent du Louyi ou Lui), le thermomètre descend it au poin t d e
congélation .
t a d e M' Co,Uard fiu i> annuellement, a enregistré e t cela pendant plu sieur s années
plaie. la ch u te d'eau dans le Haut-Zambèza, arrive à une moyenne de- 863,0 millimétrés.
Cette moyenne e s t constante . S i, au mom en t de la saison des pluies
léchlaboula, la quantité d ’eau tom bée e st au-dessous de la m oyenn e, il arrive
invariablement, à la fin de la saison, de grands orages qui la fon t remonter près
du chiffre mentionné précédemment.
Climat. D ’une manière générale, le climat e st malsain ; le s in d ig èn e s souffrent principalement
des fièvres e t de la pe tite vérole; plu sieurs affection s des yeu x sont
la su ite de c e tte dernière maladie. Les missionnair e s ont introd uit le va c cin
dans le pays; des cen taines d’ind igène s ont été v a c cin é s par leur s so in s. :
L’époque la plu s dangereuse e st c elle qui su it la période des inon dation s,
ou 1 eau, en se retirant, la isse sur le terrain d e s détritus qui se dé composent
sou s l ’action des rayons du so leil brûlant.
Réflexions Je voudrais encore cite r le s r éflex ion s suivantes, qu e j ’ai entendu M. Coillard
M. Coillard. prononcer récemment, lors d ’une conféren ce qui lu i a v a it été demandée par
une So c ié té de géographie.
Est-il nécessaire d ’insiste r sur l’autorité que don ne au x lig n e s qui vont
suivre, le s trente-cinq ou quarante années que c e vaillan t homme a consacrées
à 1 Afrique? « Je n ai rien dit de l ’abîme de corruption dans lequel g is en t c es
pop ulation s, ni des Souffrances ph ysiq ues et morales dont e lle s son t le s v ic tim
es; le su je t e st trop douloureux e t trop vaste.
« De lo in sans dou te, c e s populations p rimitives, in sou c ia n te s, imprévoyantes,
jamais sûres du lendemain, et qui ch a n ten t au c lair de la lu n e , p eu vent
apparaître en Europe entourées d’un e certaine auréole de poé sie. E t
pourtant, d ison s-le , e lle s n ’ont jam a is con n u le bonheur.
<« Entendez leurs chants en mineur, c e son t des g ém issem en ts. Écou tez-les
vous dire que leur coe u r e st noir, c ’est-à-dire q u ’il e st tr is te ,... noir, oui comme
leur peau, et ainsi du berceau ju sq u ’à la tombe, ils portent tou jours à travers
la vie le symbole et la livrée de la souffrance. P ou rq u o i n ou s occu p on s-n ou s
de géograp hie, me ssieur s, c ’e st que le monde e st notre patrimoine, et le s
hommes, qu els que so ien t leu r race, leur couleur , leur nationalité ou leur
degré so cia l, tou s sont nos frères.
APPENDICE I 3 0 9
« Pendant des siè c le s l ’Afrique a été pour l’E urope au tan t que pour elle-
même, le co n tin en t noir, m ysté r ieu x, inconn u. A ujou rd’hui e lle s ’ouvre au
monde et absorbe son attention. Elle se transforme ave c une rapidité qui nou s
émeut.
« Après lu i avoir pendant des siè c le s arraché s e s enfan ts pour le s traîner
sur le s marchés e t le s y vendre comme des bêtes de somme, l’Europe lu i
arrache aujourd'hui le s r ich e sses de ses entrailles. E t mu e par l’appât de
r ich e sses encore in con n u e s, v o ic i l ’immigration européenne qui, comme une
pu issante marée que n u lle d igu e ne peut arrêter, mon te et je tte son é cum e vers
le coe u r même du contin en t. E t au milieu de c e lte é trange commotion que
deviennent le s Africains eux-mêmes? la race noire, où va-t-elle? quel e st son
avenir? Se rait-c e celu i des Indiens de l ’Amérique du Nord? D ieu l ’en préserve;
notre coeur d’homme e t de chrétien s e révolte e t s ’in d ign e à la su g g e stio n
seule d ’une telle p e rsp ective. Une ch o se noiis rassur e , c ’e st la v ita lité é tonnante
de c e tte race. Il y a so ix ante e t quelques ann ée s, q u ’é tait la nation des
ba-Souto, par exemple? qu elq ues hameau x dispersés dans le s m on ta gn e s que
groupait Moshélé e t que le s missionnaires entou raient de so llic itu d e, la so llic itude
d ’une nourrice pour son enfant d ébile. Vers 1870 le gouve rnement fit un
premier r ec ensem en t qui donna le chiffre de so ix ante mille habitants.
« Et le dernier r ec ensem en t a con sta té q u ’il e st ex a ctem en t de deu x cen t
soixante mille habitants, san s compter des m illiers q u i son t d ispe r sé s dans tou te
la co lonie du Gap.
« Que seront le s b a -Souto dans v ingt, trente ou c inqu ante ans, si rien ne
vient détruire leur autonomie?
« Les mêmes faits se con sta ten t partout. Donc la race noire a un avenir. Mais
quel est-il? Il e st sans d ou te c e que la p u issan c e in te lle c tu e lle , morale et
matérielle de la race .blanche le fera. Mais, pour le philanthrope e t le philanthrope
chrétien, il y a un devoir à accom plir, une lâ ch e qui s ’im p o se , d ign e
des p lu s g randes lib éralités e t du sacrifice des p lu s b e lle s v ie s. C’e st un e oeuvre
de sauve tage . »