de l’après-midi, heure à laquelle nous attelons pour fournir le second
« trek » qui nous mène à Ramatlaban, limite de la colonie et du
protectorat du Béchuanaland. La pièce de résistance de notre repas
du soir se compose de deux canards, tués et plumés en route. Le
troisième et dernier « trek » de la journée nous mène jusqu’à dix
heures du soir.
2 4 awii . Il a fait assez froid la nuit dernière; rosée abondante.
Nous nous réchauffons en vaquant à nos différentes occupations.
Pendant le premier « trek », la flèche du wagon de tête se casse net
au moment où le chariot passait sur une énorme pierre, car pierres
et ornières sont les deux éléments dont est formée la « route » que
nous suivons.
Nous réparons le dégât, tant bien que mal, avec une grosse chaîne.
Comme hier, nous traversons un pays d’herbes, légèrement ondulé,
planté de mimosas et qui nous donne l’impression d’un parc immense.
Çà et là, se montrent faisans et perdrix; nous avons vu des sleinbnclc
[Nanotragus tragulus).
35 avril. — Deux chevaux et deux ânes se sont échappés la nuit
dernière; ils sont heureusement ramenés au campement. Dure journée,
trois « treks » ; le dernier nous a menés jusqu’à dix heures et demie
du soir. Ces marches de nuit sont favorables aux attelages, mais difficiles
et fatigantes pour nous, car arrivés à l’étape, bien du temps
s’écoule avant que tout soit en ordre et que nous puissions aller nous
reposer. De plus, des chevaux et des ânes restent en arrière pour
brouter et s’égarent dans les taillis.
36 avril. — Trois chevaux et six ânes manquent à l’appel ce matin;
George et Pony sont envoyés à leur recherche. Au bout de quelques
heures, ils nous
rejoignent; doux
ânes sont définitivement
perdus,
ainsi que l’un des
bouledogues.
Dans le lointain,
nous avons
en vue les collines
boisées que n o t r e a r r iv é e a k a n y é .
, . Dessin de Boudier. D’après une photographie de l’autcur. nous devons traverser
pour parvenir
demain à Kanyé. Nous sommes fortement secoués par les
pierres de la route, qui mettent l’intérieur des wagons en
désordre.
37 avril. — Arrivés dans la matinée à Kanyé, dont les huttes rondes
de ville indigène, construites en terre rouge avec toits en chaume,
sont parsemées au pied et au sommet de la colline. Grande animation;
nombreux chariots employés par les trafiquants du pays.
Accompagnés par l’un des rares Européens qui habitent Kanyé,
nous montons à la demeure du chef Bathoin pour lui demander
l’autorisation de prendre à notre service deux de ses sujets. Il est
malheureusement absent pour un certain temps. La demeure du