en général très habiles dans cette recherche, arrive avec un délicieux
rayon de miel sauvage. 11 avait suivi le skessou (Eitculus indicator), cet
oiseau intelligent qui, par ses appels, attire l’attention du voyageur. Il
vole près de lui et s’il est suivi, il le mène à l’endroit où se trouve
du miel. Son manège n’est pas tout à fait désintéressé car les
rayons une fois enleves.de l’arbre, il se régale des larves et débris.
Les indigènes recherchent très volontiers le miel.
Six des hommes arrivent avec un retard de deux heures; ils ne
peuvent pas le justifier et comme ils sont de vigoureux gaillards, ils
devront sous notre surveillance, prendre la tête de la colonne lorsque
nous nous remettrons en route.
Lors de la marche de l’après-midi, autre colline interminable
au pied de laquelle nous trouvons le Kaponi, actuellement à sec;
dans la saison des pluies il rejoint probablement le. Njonjo, traversé
ce matin.
Voici les noms donnés par les indigènes à quelques-unes des nombreuses
essences qui d’une manière plus ou moins intermittente,
peuplent les forêts : le majestueux moUaoti ou massivi, dont le bois est
très dur, a déjà été nommé. Le moboula rappelle l’érable ou le charme ;
il est bon pour la menuiserie et porte un fruit comestible à noyaux.
Le molondo au feuillage clair est à fibres droites et est employé
pour la fabrication des manches de houes, de haches. Le mokoa,
moins beau que les précédents, ne porte pas de fruit; les indigènes
s’en servent pour la fabrication des rames et ustensiles de ménage.
Puis vient le majongolo, qui- sert à confectionner des cuillers ; il a des
fruits comestibles. Nombreux moholouholoir, cet arbuste, qui a l’apparence
du prunier, porte de gros fruits ronds à écorce dure; les indigènes
en font une grande consommation dans le pays;-les Européens
devront s’en méfier, crainte de la dysenterie.
PASSAGE DE LA RIVIÈRE NJONJO SUR DES BRANCHAGES.
D’après une photographie de l’auteur.
Le système employé ce matin a bien réussi car malgré une forte
marche et une chaleur extrême, je n’ai eu aucun traînard et nous
avons pu arriver à la halte.
8 août. — La nuit dernière, des termites ont commencé à attaquer
l’une des couvertures déposées dans la tente. Nous traversons au milieu
de la journée le marécage formé par le Masetti, non loin de son confluent
avec la rivière Loumbé; cette dernière coule au milieu d’une
large vallée qui, à cet endroit, n’est pas aussi attrayante que celle
du Njoko, mais les lignes d’horizon Sont plus grandes.
Ces sauvages ont une manière ingénieuse de créer des jardins ou
plutôt |jdes plantations qui sont franchement surélevées ; la terre
enlevée laisse à l’entour une tranchée;
Nous entrons au village du chef Mayoumbâ (Naiumbo), où il faut
tenir un marché afin de nous procurer des vivres. Le chef, escorté par
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