chariots do Do ers en détresse. Notre attelage aux pieds légers lui-même
s’embourbe et à plusieurs reprises, nous sommes obligés de descendre
pour l’aider à se tirer d’affaire.
A mesure que nous avançons, la contrée change de nouveau d aspect,
elle devient riante, vallonnée et très verte; les fermes ainsi que
les maisons d’habitations se rapprochent et, à cinq heures de l’après-
midi, nous entrons àPrétoria.
J ’ai donc parcouru en « coach », pendant six jours et cinq nuits,
sauf quelques heures de somméil, les 800 kilomètres — 170 lieues —
qui séparent Boulouwayo de Prétoria, la capitale du Transvaal, cela
en traversant au galop de huit ou dix mules, fréquemment relayées,
le centre et lé sud du Matébéléland ainsi que le pays des Boers, ce
dernier dans presque toute sa longueur. Ce mode de locomotion et
cette manière do voyager, que beaucoup de personnes considèrent
avec appréhension, peuvent après nos expériences passées, être envisagés
comme très confortables.
Cela n’empêche qu’en descendant du « coach », le voyageur se
trouve tellement imprégné de poussière, que ce n’est pas après un seul
bain, qu’il peut reprendre figure humaine et se présenter au milieu
dé ses semblables.
Ce service du « coach » est bien organisé; il reçoit une subvention
du gouvernement. En temps ordinaire, il y a de Boulouwayo pour
Prétoria, deux départs par semaine.
28 décembre. — Prétoria, reliée à la ligne des chemins de fer du
Sud, jouit de tous les avantages de la civilisation. J ’écris ces lignes de
la chambre d’un hôtel confortablement situé sur le Kerck-platz, grande
place dominée par une église hollandaise et sur les bords de laquelle
s’élèvent le palais du gouvernement,
le bâtiment des postes,
télégraphes, etc.; c’est de là
aussi que part la rue principale,
Kerck-street, qui contient de
nombreux magasins.
.PRÉTORIA. — PALAIS DU GOUVERNEMENT.
D’après uno photographie.
(Jn Transvaalien, le Dr II..., directeur du musée, a rendu mon
séjour ici très agréable en me présentant à plusieurs des notabilités de
la ville. Mes habits de cérémonie étant au Cap, à quelques centaines
de lieues de- là, force me fut d’assister à ces réceptions en tenue de
vovage, pour ne pas dire de chasse, c’est-à-dirë en veston court, gilet
de flanelle et knicker-bokers, ce qui ne laisse pas de produire un
contraste avec les élégantes toilettes des dames et les habits noirs des
messieurs. Grande bienveillance dans la manière de recevoir; il faudrait
bien des pages pour résumer toutes les conversations intéressantes
entendues.
Quelques jours avant Noël, de nombreuses familles boers arrivent à
Prétoria des fermes environnantes, pour prendre part à la communion