extraire tout le suc pendant que le « baagas », la partie fibreuse do la
canne est rejeté à l’autre extrémité, où elle est séchée pour servir de
combustible. Au moment du broyage, une véritable cascade de sirop
remplit de larges cuves. Ensuite le fluide aqueux, verdâtre, est
cuit dans des chaudières; après que de la vapeur d’acide sulfureux
lui a enlevé ses principes colorants, il continue son voyage à
travers des clariflcateurs qui le débarrassent des impuretés qu’il
contient. La chaux est en outre employée pour corriger son acidité
naturelle.
Le liquide, ayant de nouveau passé par des filtres, arrive successivement
à la « machine a triple effet », où l’eau s’évapore et au
« vacuum pans », où le sucre se cristallise. Il faut qu’il soit refroidi
avant d être jeté dans 1 une des seize machines centrifuges qui le séparent
de la mélasse. Nous avons alors un beau sucre blanc de première
qualité; il est séché et prêt pour le marché. La mélasse restante
est cuite à nouveau et remise dans les centrifuges; le résultat
donne un sucre de seconde qualité. Même procédé pour la troisième;
le résidu est distillé et employé comme engrais.
24 janvier. — Pour rejoindre la maison de campagne de l’obligeant
directeur de cette belle entreprise industrielle, il faut longer de nombreux
champs de cannes à sucre. 11 m’a aimablement retenu chez
lui et ne me permet de le quitter que ce matin, non sans m’avoir
donné de nombreux détails sur la culture et le rendement de la
canne.
A ce jour, les plantations de cannes à sucre occupent dans la
colonie de Natal une superficie de vingt mille acres de terrain, qui
donnent un rendement annuel de vingt mille tonnes, soit plus de qua-
LES VOITURES DE DURBAN.
D’après une photographie.
rante millions de livres de sucre. Sur ce total, la « Natal Central
Sugar Company Factorv » cultive cinq mille acres, produisant par
année quatre mille tonnes, soit plus de huit millions de livres de
sucre.
Durban, avec sa population de 30000 habitants, est non seulement
le port de Natal, mais encore une place commerçante d’une grande
importance, et aussi la plus jolie ville de cette partie de l’Afrique.
Elle est bien construite et d’une grande propreté. Le meilleur moyen
pour la parcourir consiste à monter dans l’une de ces nombreuses
petites voitures tirées à bras d’homme qui circulent sans cesse, le
mode de locomotion le plus pratique et qui rappelle les « djinri-
kishas » en usage au Japon.
Il ne faut pas oublier non plus de voir le marché, qui donne une