des enfants rieurs jouent par groupes. Des mères de famille qui se
suivent à la file, gracieusement enveloppées dans leurs cotonnades, et
dont plusieurs portent leur dernier-né sur le dos, comme dans un sac,
vont, l’amphore sur la tête, faire leur provision d’eau.
Nous avons le plaisir de rencontrer ici les missionnaires M. et
Mme Boiteux, de Neuchfttèl, et M. Davit, des Vallées vaudo’ises du
Piémont, récemment arrivés; ils se rendent au Zambèze.
Nous avons aussi l’avantage de faire la connaissance de'M. J.-S. Moffat,
beau-frère de Livingstone et fils du célèbre savant et missionnaire
Robert Moffat, qui a composé l’écriture du peuple Béchuana et qui
a traduit la Bible dans leur langue. C’est lui, en outre, qui leur a
appris à utiliser les ressources que leur offre le pays, au point de
vue de l’agriculture, à capter les sources .et à irriguer. De tous
temps, les Béchuanas ont été riches en boeufs et vaches, moutons et
chèvres. Ils se rassemblent auprès de leurs chefs dans les villages, où
ils ont leurs champs et leurs jardins. Au delà, existent de vastes pâturages
où paissent les bestiaux; plus loin encore, sur les confins du
Kalahari ou dans l ’intérieur de celui-là, des stations de chasse.
Le Béchuanaland est à l’heure qu’il est entièrement soumis à l’influence
politique anglaise ; il se divise en « Crown Colony of British
Béchuanaland », qui n ’a pas loin de cent mille kilomètres carrés de
surface, puis au nord de ce dernier en « Bechuana Protectorate »,
dont la superficie excède six cent mille kilomètres carrés.
Les tribus les plus importantes qui vivent sous l’égide du Protectorat,
toutes indépendantes les unes des autres, sont les ba-Mangwato (chef
lvhama), les ba-Kalta (chef Lenchwé), les ba-Kuéna (chef Sébélé), les
ba-Rnaketsé (chef Bâthoin) et les ba-Malété (chef Ikaneng).
Khama, à la tête de sa tribu des ba-Mangwato, est, parmi ces chefs,
de beaucoup le plus influent et le plus important.
D’après 1’ « Official Handbook » d’où je tire ces détails, suivant le
recensement de 1891, la population de la colonie du British Bechua-
naland ne compte que 60333 habitants, moins de deux habitants
par kilomètre carré!
Quant à la population du Protectorat qui n’est pas connue, car
FEMMES CONSTRUISANT DES nUTTES A PALAPŸE.
Dessin de Gotorbe. D'après une photographie de l’auteur.
à coup sûr elle n’a jamais été recenséé, elle doit, proportionnellement
avec son territoire six fois plus considérable, être encore
plus clairsemée.
Actuellement, ces immenses contrées s’organisent peu à peu sans
secousses, grâce au système de colonisation anglais, qui est pratique,
plein de bon sens et qui sait s’adapter à tous les milieux.
Avant de nous remettre en route, voici la description sommaire
do notre wagon, la maison ambulante, où nous allons rentrer. Ses
mesures approximatives sont les suivantes : non attelé, six mètres de