n’aurons point d’eau ce soir. En Afrique, il est urgent de régler ses
étapes sur les emplacements où l’on pense trouver ce liquide indispensable
; les hommes souffrent plus de sa privation que de celle de la
nourriture.
Après avoir traversé une plaine boisée, campement sous un beau
motsaoli. lvlass est de nouveau bien souffrant ce soir! il ne peut plus
avaler de quinine, elle lui occasionne des troubles nerveux, j essaie,
suivant un conseil qui m’avait été donné avant mon départ, des
frictions de sulfate de quinine en poudre sous les aisselles; je le réconforte
aussi avec ce que j ’ai de plus reconstituant comme nourriture.
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11 août. — Le sulfate de quinine a produit bon effet et nous
pouvons continuer la marche; alternances de grandes plaines et
d’espaces boisés; nous avons en vue deux lagunes et nous passons
la nuit non loin de la seconde.
12 août. §|- Le thermomètre ce matin à 6 heures, est descendu à
zéro, quoique comme à l’ordinaire, la chaleur se fasse fortement
sentir pendant la journée. Ces grandes différences de température
qui se succèdent d’une manière aussi rapide ne sont pas précisément
hygiéniques ! Même nature de pays qu’hier ; en outre, sable fatigant pour
la marche. Nous trouvons de l’eau fraîche dans un puits, avant d affronter
une grande plaine couverte de termitières aussi dures que le roc.
Je touche à midi le bord de la rivière Motondo, où j ’attends mes
hommes qui arrivent successivement. Deux ma-Nkoya, Gonéna et
Malia, me font perdre l’après-midi; ils n’apparaissent qu’après cinq
heures du soir et comme l’un d’eux portait ce qui était indispensable