les natifs. Puis, ce qui nous réjouit, le paysage change à son avantage :
les vallons aux versants boisés, aux courbes gracieuses, ont cles lignes ,
qui ne manquent pas de grandeur dans l’horizon étendu.
Aujourd’hui, commencement d’insubordination parmi les porteurs;
l’instigateur du mouvement, Mobana,'a été mandé devant nous, et
comme après un interrogatoire serré, il n’a pas pu justifier sa conduite,
un châtiment devait s’ensuivre. Aussi, le calicot qu’il avait reçu
en avance de ses gages lui est retiré et brûlé séance tenante, aux
yeux de tous. Scs camarades sont, en outre, informés que ceux qui
ne voudront pas tenir leur contrat n’ont qu’à partir immédiatement;
aucun n’a bougé.
Forte chaleur pendant la journée.
31 juillet. — Froid la nuit dernière et gelée blanche.
La nature du pays nous fait présager que nous approchons
du but.
Nous nous élevons rapidement, les ravines sur les deux rives diminuent
en importance, les mares deviennent de plus en plus rares, la
dépression formée par la rivière se nivelle peu à peu, jusqu’au moment
où, dans le courant de la journée, nous arrivons sur un terrain entrecoupé
de bouquets d’arbres et toute trace de la rivière disparaît. Nous
sommes à la source proprement dite, qui est formée de deux embranchements
distincts, tous deux asséchés a cette époque de l’année.
L’aspect de la contrée environnante indique que, pendant la saison des
pluies, la Machilé reçoit un volume d’eau considérable.
Nous touchons la ligne locale du faîte de partage des eaux des
rivières rejoignant le Zambèze au sud, et de celles qui, se dirigeant au
nord-est, se jettent dans la rivière Kafoukué (Kafukwe) ; cette der