s’enfuir de sa capitale; ces révolutions sonl suivies de terribles massacres.
Mes hôtes m'offrent un panier de patates douces. En revenant à
la station, je reçois encore du roi une tubana do lait caillé cl du maïs;
grftco à ces dons, je suis pour le moment délivré du souci de la famine.
Nous prenons chez le vénéré M. Coillard un dernier repas auquel le
roi assiste en personne; je dois ajouter que Léwanika a adressé une
allocution à ses bateliers, il leur a dit que celui sur lequel il recevrait
un rapport laelieux, serait un homme mort!
Les embarcations sonl chargées, les bateliers attendent, c’est le
moment du départ. Nous allons nous quitter. Comment remercier
M. Coillard, M. et Mme Adolphe Jalla et leurs amis, qui ont été si
bons pour moi?
Un dernier serrement de mains, un dernier « au revoir », et, de
mon canot, je vois bientôt Léalouyi disparaître à mes regards.
CHAPI T RE I X
EN P IROGUE
DESCENTE DU ZAMBÈZE. - LA RÉGION DES RAPIDES. - SÉSKÉKÉ
-teudi, *2 septembre, la flottille est composée de six pirogues ou J canots, dont trois sont à ma disposition. J'ai le mien, Klass
Africa et son aide Sibouzenga sont installés dans l’un, Watcher,
Sibette et le chien Punch dans l’autre. Matériel et bagages sont répartis
dans nos embarcations. Les trois autres canots qui sont envoyés par
le roi Léwanika à Kazoungoula renferment des peaux de girafes,
des défenses d’éléphants. Le jeune chef Boumoé, neveu de Léwanika,
monte l’un de ces canots, puisqu’il doit accompagner la flottille.
Chaque embarcation est creusée dans un tronc d’arbre, sans un
assemblage ni un clou; pour toutes, la construction est la même; elles
varient seulement do taille et de qualités nautiques.
Mon bateau, rapide et léger, a six mètres de longueur sur soixante
centimètres de largeur; la poupe est légèrement plus relevée que la
proue; son équipage se compose de quatre bateliers. Chacun a une
rame en main; elle est longue de trois mètres vingt. Us s’en servent
comme d’une pagaie et en môme temps de balancier; ils sont debout