au milieu d’un amphithéâtre de collines, est cachée au milieu des
arbres, ce qui lui donne une physionomie spéciale. Sa population n’a
pas encore été recensée; j ’ai reçu pourtant de deux sources autorisées
les chiffres suivants : l ’un compte douze mille blancs et dix-huit mille
noirs; l’autre six mille blancs et quatre mille noirs; je pencherais
plutôt du côté de cette d erniè re, appréciation. Les blancs se subdivisent
en Anglais, Hollandais et un grand nombre de ceux-ci occupent
de hautes fonctions officielles. Puis viennent les Allemands et enfin les
Boers qui, dans leur propre capitale, ne forment qu’une infime minorité,
car ils sont surtout cultivateurs.
Prétoria fait du commerce principalement avec le nord du pays.
* * *
29 décembre Je pars aujourd’hui pour Johannesburg, la ville
des mines d’or; des menées révolutionnaires l’agitènt depuis ces
derniers temps; beaucoup d’habitants ont déjà envoyé leurs femmes et
leurs enfants au Cap.
Les nouveaux venus voudraient avoir à donner leur opinion dans
les affaires du Transvaal.
En compagnie du consul suisse, M. F ..., de Zurich, je prends le train
pour Johannesburg, au centre du district m inier aurifère du Transvaal ;
nous roulons bientôt à travers de grandes plaines ondulées et verdoyantes
où paissent de nombreux troupeaux. C’est une véritable jouissance,
après les différents modes de locomotion expérimentés depuis
longtemps, de se sentir de nouveau emporté à toute vapeur. Cette voie
date à peine de deux ans et court bien des kilomètres avant d’arriver
à destination. La ligne ferrée traverse le filon aurifère ; de tous côtés
s’élèvent les hautes cheminées des machines qu’emploient les compagnies
qui exploitent le précieux métal ; image du travail et de l ’activité.