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Watcher, mon cuisinier, me raconte qu’il se souvient fort bien,
étant enfant, d’avoir vu Livingstone à Séshéké.
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38 septembre. — M. le missionnaire et Mme Goy, de Vevey, dont j ai
eu le plaisir de faire récemment la connaissance à la capitale Léa-
louyi où ils s’étaient rendus pour la réunion dont j ’ai parlé, m’ont
aimablement engagé à m’arrêter à leur station, quoiqu’ils ne dussent
y revenir que dans quelques jours. J ’y fus très bien reçu par l’évan-
géliste mo-Souto Aarone. Le pauvre Ivlass Africa a appris une triste
nouvelle en arrivant ici ; pendant son absence sa femme était morte
ainsi que son beau-frère. Dans ce pays, plus peut-être qu’ailleurs,
la vie, même pour les plus robustes, semble plus fragile.
Séshéké a été de tout temps un centre important; une quinzaine
de chefs y ont leur résidence. La princesse de Séshéké est Akanangisa,
fille de Mokouaé de Nalolo et nièce du roi Léwanika. Comme le veulent
les usages, je vais me présenter à elle ainsi qu’à son mari Mokua.
Le soleil est déjà couché lorsque j ’arrive ; ils me reçoivent dans la
cour de leur habitation où brûle un bon feu. Ils sont encore très
jeunes tous deux. Une grande ligne noire, habilement dessinée, part
verticalement du front de la princesse et entoure ses yeux; elle est
drapée dans une étoffé rouge et verte. Elle souffle à son mari tout
ce qu’il doit me répondre. J ’offre comme cadeau une couverture;
après quelques minutes, une peau de loutre m’est présentée en
retour.
37 septembre. B- Ce matin je reçois un grand vase de lait caillé;
Akanangisa, ainsi que son mari Mokua, viennent me rendre ma visite.