La calebasse joue un grand rôle dans ce pays, non seulement pour
le transport des grains et liquides, mais aussi comme ustensile.
34 juillet. — Sur les deux rives de la Machilé s’étendent des collines
basses; elles laissent entre elles et la rivière un espace ouvert
assez étendu.
Un indigène que nous croisons, me donne un morceau de chou de
palmier, blanc et tendre, qu’il vient de couper et qui est agréable à
manger.
35 et 26 juillet. — Campement non loin de 1 embouchure de la
rivière Ramaroba (Wamaroba), l’un des principaux affluents de la
rive droite de la Machilé. Nous sommes sur le territoire de la tribu
des ma-Nkoya,. soumise par les ba-Rotsi et nous recevons la visite
d’un certain nombre d’entre eux. Ils nous vendent du sorgho et du
miel sauvage; ils acceptent comme payement des perles de verre blanches
et opaques. Plusieurs sont armés d’arcs et de flèches; quelques-
unes de ces dernières sont empoisonnées. Nos collections s’enrichissent
de quelques spécimens de ces armes.
Ces ma-Nkoya ont un type spécial. Leur abondante coiffure crépue
et luisante, est étonnante; l’usage fréquent de l'huile de ricin, dont ils
cultivent la plante près de leurs huttes, donne à leurs cheveux un
lustre particulier.
Leurs dents sont souvent limées et très pointues. Quelques-uns,
chose rare pour des nègres, ont des moustaches et même de la barbe.
Pour la première fois, nous voyons des indigènes qui se servent de
cauris, coquillages, comme ornements, ce qui prouve que les métis
portugais arrivent ici; les gens du pays les
appellent mombari. Les ma-Nkoya ne possè-,
dent pas de bétail, pas même de chèvres
ou de moutons ; ils vivent du produit de la
chasse.
Nos hommes s’emparent d un iguane,
dont ils s’empressent de manger les oeufs.
Après conseil te n u , comme les ânes
retardent notre marche en avant, nous nous
décidons de les laisser à l’endroit où nous
sommes sous la garde de Mokelou, un
Béchuana en qui nous avons confiance, et
quelques hommes. La nourriture ne manquera
KOODOO, « STREPSICEROS KUDU » .
Croquis de Van Muyden.
Spécimen rapporté par l ’auteur.
pas à nos hommes car, pendant ces trois jours, nous avons
tiré diverses antilopes, toutes de grande taille : mentionnons l’antilope
noire (Hippolragus'nigeï), le k o o d o o {Slrepsiceros kudu), dont
les belles cornes en spirale ont plus d’un mètre de longueur; le
waterbuck {C o b u s ellipsipnjmnus), au port majestueux, aux formes
presque parfaites: !e b u b a l e (Alcepholm lichtemteini), dont la tête
allongée rappelle un peu celle du zèbre; ces deux dernières antilopes
sont inscrites à mon actif. Une partie de cette viande est boucanée
et il y aura du beltong pour plusieurs jours.
Même dans les endroits où le gros gibier est abondant, il faut en
général s e donner beaucoup de peine et de fatigue pour lappiocher.
27 juillet, — Direction nord-est. Afin de couper un çoude prononcé
de la rivière Machilé, nous traversons une rangée de collines et nous
nous arrêtons près d’un cours d’eau que les indigènes désignent sous le