à laver, où la matière diamantifère est séparée de la terre ordinaire ,
puis vient le tour d’une autre machine le « pulsator » qui procède
encore à un second triage plus minutieux.
Après ces opérations, ce qui reste de la matière diamantifère passe
pa rle s mains des « trieurs » proprement dits. Nous entrons dans une
salle, ou nous voyons travailler les employés qui sont soumis à une
surveillance de tous les instants. 11 se trie là des diamants dont la
valeur monte journellement à 250000 francs.
Une fois le triage terminé, les diamants sont envoyés chaque
jour, sous escorte armée, au bureau principal; là, ils sont délivrés à
des experts spéciaux.
Nous finissons cette intéressante journée en nous reposant à.Ken-
nilworth, le village modèle que la De Beers Consolidated Mines
Limited a fa it construire pour ses employés blancs. Ce village est
réellement digne d’admiration.
16 avril. - • Il nous est gracieusement accordé ce matin de visiter
le bureau principal de la Compagnie, où nous sommes à même de
suivre les diverses phases par lesquelles les diamants doivent passer,
avant de parvenir à l’état parfait. Pour les nettoyer, ils sont bouillis
dans une solution d’acide nitrique et sulfurique; ils sont assortis
par rapport de grandeur, de pureté et de couleur.
La teinte des diamants est variable : elle est blanc pur, blanc
opaque, vert, rose, bleu, jaune, brun et orange. Leur grosseur va
depuis la dimension d’une tête d’épingle jusqu’au plus gros diamant
trouvé, dont le poids brut était de 428 1/2 karats. Une fois taillé,,il pèse
encore 228 1/2 karats; il a figuré à l’Exposition universelle de Paris
en 1889.
Les petits tas de diamants que nous avons sous les yeux et que
l’on assortit en notre présence, valent 1500000 francs. Un seul de ces
diamants d’une belle couleur jaune que nous examinons de près,
est coté à plus de 15000 francs. La dernière opération consiste à
répartir les diamants par lots, qui sont expertisés. Ces lots se vendent
à des agents qui habitent la localité, les représentants des principaux
marchands de diamants de l’Europe.
La ville d’Anvers a la spécialité de la taille des diamants du Cap.
Kimberley, ville de 15 à 20000 habitants, renferme tout ce que
réclame la vie normale. P., l’un des pionniers de ce pays, me raconte
qu’il est arrivé en 1870 et qu’à l’emplacement de la ville actuelle,
aucune maison n’était construite.
A midi, nous montons en chemin de fer; en dix-huit heures nous
arrivons à Maféking, le terminus de la ligne. Pays d’herbe où
paissent et s’engraissent de nombreux troupeaux de boeufs et de
moutons.
Pendant ce trajet nous traversons la rivière Hart, l’un des affluents
de l’Orange; nous entrons dans le Béchuanaland.
Nous nous éloignons de la civilisation ; les huttes arrondies des villages
indigènes deviennent de plus en plus fréquentes; les stations se
réduisent A de simples cabanes en tôle, et les gens qui montent en
voiture sont d’un aspect de plus en plus pittoresque.
21 avril. — Maféking, avec les fermes environnantes, possède 2000
à 3000 habitants. Point de départ des caravanes pour l’intérieur.
Cachet particulier, soit des habitants, soit de l’endroit lui-même qui
donne l’impression d’un vaste campement, avec un fort mouvement de
chariots attelés de longues files de boeufs. Chez les blancs, figures