wagons et d’une cinquantaine de boeufs. Ces derniers sont plus petits,
moins vigoureux que les nôtres et il aura aussi de la peine à traverser
le « thirst ».
Le soir, il arrive. Nous lui soumettons le projet suivant qu’il accépte :
nous abandonnerons notre grand chariot au milieu des sables, comme
une épave en pleine mer. De plus, nous lui offrons une partie de nos
attelages comme renfort et il se chargera de nos colis qui ne trouveront
pas place dans notre petit chariot et qui seront chargés sur l ’un
de ses wagons. C’est là que je dus, hélas! laisser la peau du buffle
qui avait manqué de m’éventrer.
Je l’avais préparée avec soin, et transportée à grand’peine jusqu’ici ;
cette peau pesait soixante-quinze livres. Je me faisais un plaisir de
pouvoir l’offrir au musée de Genève.
Aussitôt dit, aussitôt fait; et les attelages ainsi combinés fournissent
encore une longue marche de nuit.
19 (ou: lo h ru. B n u o i ( j u e la journée soit déjà avancée, entre quatre et
cinq heures du soir, le thermomètre, à l’ombre du chariot, indique
plus de 35 degrés centigrades. Les ombrages manquent totalement ; il
nous faut, lors des haltes, chercher un abri sous les véhicules. Dans
la nuit du 19 au 20, les attelages sont en détresse, épuisés p a rla fatigue
et surtout par la soif. Sous peine de les perdre et de nous trouver dans
une position désespérée, nous devons, quitte à les faire chercher plus
tard, laisser de nouveau sur place trois des chariots; puis diriger le
plus rapidement possible les hommes et animaux vers la mare de
Tamasetsie. Au bout de quelques heures, il faut agir de la même
manière avec le seul attelage qui nous reste, composé des trente bêtes
les plus valides.