et a traversé le fleuve, accompagné de Pirie, qui va beaucoup mieux,
pour me serrer la main; elle a été cordiale, cette poignée de main! Puis
suivant le contrat que j ’ai fait avec les bateliers, je leur donne à
chacun en guise de payement, une couverture de coton et un setsiba
de calicot blanc. Au jeune chef Boumoé, j ’offre l’une de mes propres
couvertures rouges et bleues ; il m’apporte en
retour sa « coupe à boire ;» en terre cuite.
M. et Mme Boiteux nous font le plaisir de nous
réunir tous les trois pour le repas du milieu du
jour. Nous décidons, Beid, Pirie et moi, de partir
à pied à la fin de la semaine, pour aller visiter
seveüUdoIîroi0léwamka. les célèbres chutes de Victoria (Victoria F ail - .
Croquis Van Muyden.-Collection rauteur. de De lia ' , nous passerons par rtay ndai -Mx ja t<e nga, et« n„ous
retrouverons: à Gazuma-Vley nos chevaux, nos
boeufs et nos chariots; nous pensons être rejoints à bref délai par
le capitaine Saint-Hill Gibbons '.
3 octobre. — L’arrivée du prince Litia, absent de sa résidence ces
derniers temps, est annoncée par crieur public et nous nous rendons,
M-, Mme Boiteux et moi, au village indigène pour voir les honneurs
qu’on rendra au prince à sa rentrée; Les chefs sont déjà sur la place
publique où ils attendent, avec la patience qui les caractérise, leur
seigneur et maître. Les principaux sont Indie, au nez recourbé, qui
dit pouvoir faire venir la pluie à volonté; Momballa, le roi des crocodiles
qui lui, se flatte d’avoir un pouvoir spécial sur ces animaux,
1. Il n’a pas pu rejoindre a temps car, à lui non plus; les péripéties émouvantes n’ont
pas manqué. Sans parler de la lièvre et de là dysenterie qui l’ont terrassé, il a failli au
retour tomber entre les mains des cruéls ma-Tébélé:, alors en pleine révolte. Bref, nous
ne nous sommes retrouvés qu’à Londres et nous avons pu échanger nos impressions a u .
diner que nous a offert le « Geographical Club ».
ce qui n’empêche que l’un d’eux ne lui ait pourtant enlevé une vache
récemment ! Puis voici Loukoukou ; il est chrétien et le favori du prince.
La princesse, l’unique femme de Litia, en tête d un cortège composé
de ses suivantes, de ses parentes et des femmes des chefs au nombre
d’environ cent cinquante, va se placer sous un grand arbre non loin
du fleuve.
Les chefs et les notables de l’endroit forment un groupe de nombre
à peu près égal. Ils se tiennent à part.
La caravane du prince est signalée au loin. Suivant 1 usage du pays,
les femmes se rendent au fleuve pour s asperger d eau; elles se mettent
en arrière des hommes qui se portent en avant lorsque Litia
approche. Ils font alors, selon l’étiquette des ba-Botsi, la salutation
appelée shoaléla, qu’ils excutent en criant et en portant les mains en
l’a ir; ensuite ils s’accroupissent et s inclinent; ils répètent ce céié-
monial à plusieurs reprises.
Les femmes sont accroupies et sans élever les mains en l’air, elles
s’inclinent profondément en criant la salutation de bienvenue. Les
deux groupes se joignent à la suite du prince et arrivés à la place
publique, les salutations déjà décrites recommencent. Sur ce, les
femmes se dispersent et les hommes restent au lékhotlo, pour.entendre
ce que le prince va leur dire. Choses importantes, paraît-il, qui ne
doivent pas frapper les oreilles d’un étranger.
Quelques gouttes d’eau, les premières depuis que nous sommes
dans le pays, commencent à tomber. L atmosphère est brûlante, la
pluie serait la bienvenue, elle n’est malheureusement que passagère!
3 octobre. — Afin de pouvoir mettre mes notés, mon journal de
voyage et mon courrier à jour, je n’ai dormi qu’une heure durant la